Conséquence n «Après le gel des exportations des déchets de métaux non ferreux, plus de 300 ouvriers, qui ont travaillé chez nous pendant des années, ont été licenciés» C'est ce qu'a affirmé, hier, Noureddine Sergoua, président du Comité national des exportateurs des déchets de métaux ferreux et non ferreux, en marge d'une conférence de presse, tenue à Alger. Celui-ci nous a expliqué que ce nombre assez considérable de licenciements, va aggraver encore davantage la situation de plusieurs familles, pour lesquelles ce travail représente le seul gagne-pain. Pour Ahmed Chenni, représentant de la région de l'Ouest du comité des exportateurs, «il faudrait multiplier le nombre de licenciés par 5 si l'on tient compte de la moyenne de la famille algérienne composée généralement de quatre à cinq personnes». M. Chenni a indiqué que ces travailleurs licenciés vont maintenant rejoindre le rang des sans-emploi et augmenter ainsi le taux de chômage. «Le président de la République, poursuit-il, a parlé de la création de 3 millions d'emplois, mais il n'existe pas de mesures incitant les opérateurs économiques à créer des emplois. Au contraire, quand on paralyse une activité, c'est le nombre de chômeurs qui augmente», a-t-il expliqué. Dans un autre volet, le président du Comité des exportateurs des déchets de métaux ferreux et non ferreux a affirmé que le gel des exportations génère des pertes énormes pour le Trésor public. «Les pertes sont estimées à plusieurs dizaines de millions de dollars. C'est de l'argent perdu pour le Trésor public», a-t-il observé. Il a, en outre, révélé que les dettes des exportateurs sont estimées à plusieurs centaines de millions de dollars, car des centaines de conteneurs sont actuellement bloqués au niveau des ports. M. Sergoua a expliqué, de son côté, que plusieurs exportateurs ont signé des contrats avec plusieurs opérateurs économiques en Europe et en Asie «et, du jour au lendemain, on nous interdit d'exporter», a-t-il regretté. «Il faut que l'on nous permette de respecter les contrats que nous avons signés», a-t-il ajouté. S'agissant des raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à geler ces exportations, le président du comité des exportateurs affirme les ignorer. «Nous avons saisi le ministre du Commerce et même le Premier ministre pour avoir des explications, mais nous n'avons obtenu aucune réponse.» Le président du comité des exportateurs a, par ailleurs, tenu à défendre l'image des exportateurs. «Nous ne sommes ni des voleurs ni des voyous», a-t-il déclaré tout en précisant que le vol de métaux existe partout dans le monde. «Nous sommes traités de voleurs, de criminels, etc. Nous ne volons pas ces métaux, nous les achetons», a-t-il insisté. «Nous ramassons des déchets de métaux ferreux et non ferreux, nous les traitons avec nos machines, puis nous les exportons», a-t-il conclu.