Résumé de la 1re partie n Le commandant de l'Airbus A300 apprend aux passagers qu'il a reçu l'ordre de se dérouter sur Benghazi... Il n'y a pas qu'une ambulance qui attende l'Airbus : un camion d'essence s'approche pour le ravitaillement ainsi qu'une jeep chargée de militaires. Plusieurs gradés libyens montent à bord. Les passagers les voient avec angoisse remettre de nouvelles armes aux terroristes. Ils s'entretiennent longuement avec eux et disparaissent. La voix du commandant de bord se fait de nouveau entendre : — Nous sommes en train de faire le plein. Ensuite nous partirons pour Entebbe, en Ouganda. Il est nécessaire, effectivement, de faire le plein Entebbe est au cœur de l'Afrique, au bord de l'immense lac Victoria, il y a des milliers de kilomètres à faire et des heures de vol pour y parvenir. Ce n'est qu'à minuit passé que l'appareil arrive à destination, où il se pose de nouveau en bout de piste. Les moteurs sont coupés. Il y a un long moment d'attente. Les quatre pirates, les deux Allemands, et les deux Palestiniens, rangent leurs grenades dans un sac et glissent leur revolver à la ceinture. Un passager français murmure à un steward : — C'est le moment de leur sauter dessus ! Mais le steward fait non de la tête, après avoir regardé par le hublot. — Je ne crois pas... De la part des pirates, il ne s'agit pas d'une négligence ou d'un relâchement, ils savent ce qu'ils font... Plusieurs camions militaires ainsi que plusieurs voitures se garent devant l'avion. L'échelle de débarquement est mise en place et trois Palestiniens armés jusqu'aux dents font irruption dans la carlingue. Parmi eux, Fayed Jaber, un haut responsable du Front de libération de la Palestine. Les terroristes sont mainte-nant au nombre de sept. Les nouveaux venus s'adressent aux otages. Ce sont eux qui ont pris le commandement. — Descendez tous ! Les deux cent quarante-trois passagers obéissent en silence, bientôt rejoints par le commandant et le reste de l'équipage. En bas, sur la piste, environ deux cents soldats ougandais les attendent. Leur attitude ne laisse pas place au doute : ils ne sont pas là pour les protéger, mais pour prêter main-forte à leurs ravisseurs. Un homme en civil, qui se présente comme le directeur de l'aéroport d'Entebbe, vient dans leur direction. — Nous vous attendions. Suivez-moi. Encadré par les soldats, le groupe d'otages se met en marche. Au bout de plusieurs centaines de mètres, il arrive devant un bâtiment délabré. Il s'agit de l'ancienne aérogare d'Entebbe, désaffectée depuis plusieurs années. C'est là que, visiblement, on a décidé de les garder. Les passagers de l'Airbus arrivent avec appré-hension sur les lieux, lorsqu'une grosse Mercedes noire surgit à toute vitesse et pile dans un crissement de pneus. Un personnage corpulent, vêtu d'un uniforme chamarré, en descend. Il vient vers eux et leur lance, d'une voix sonore et joviale : — Welcome in Uganda ! Celui qui vient de souhaiter aux otages la bienvenue dans son pays n'est autre que le chef de l'Etat, le maréchal président Idi Amin Dada... Ce n'est pas par hasard que les pirates de l'air ont choisi l'Ouganda comme destination finale : qu'il ait été complice avec eux depuis le début ou, plus vraisemblablement, prévenu une fois l'opération commencée, de toute manière ils pouvaient compter sur lui. En cette année 1976, Amin Dada est l'un des chefs d'État les plus excentriques de la planète, malheureusement beaucoup plus inquiétant que pittoresque.. (à suivre...)