Résumé de la 2e partie n A l'aéroport d'Entebbe (Ouganda), celui qui vient souhaiter aux otages la bienvenue, est le chef de l'Etat, Idi Amin Dada... Lorsque en 1962 l'Ouganda accède à l'indépendance, son président Milton Obote décide de s'appuyer sur Israël. Pendant neuf ans, des centaines de conseillers militaires israéliens forment l'armée ougandaise, les pilotes sont entraînés sur des Fouga Magister français assemblés en Israël. Idi Amin Dada est alors chef d'état-major de l'armée et, comme tout le monde dans le pays, il se montre favorable aux Israéliens. Au point qu'il a appelé sa fille Sharon et ne manque jamais de rappeler que ce nom est celui de l'hôtel de Jérusalem où elle a été conçue. Pour ne pas être en reste, les Israéliens lui accordent le brevet et les insignes de parachutiste, alors que ses pieds déformés par la goutte ne lui permettent pas de sauter. Mais tout bascule en janvier 1971, quand Amin Dada renverse Milton Obote. Le nouveau chef de l'État demande aussitôt à son allié israélien des chasseurs Phantom pour, avoue-t-il naïvement, bombarder la Tanzanie, le pays voisin. Moshe Dayan, ministre de la Guerre, qui l'a beaucoup fréquenté, le considère comme un fou dangereux. Golda Meir, Premier ministre, refuse la demande, ce qui déclenche la fureur du maréchal président. Le 30 mars 1972, les relations diplomatiques sont rompues et les mille six cents Israéliens présents en Ouganda, dont soixante-dix conseillers militaires, sont expulsés. Les Russes et les Palestiniens prennent leur place. Dans les locaux de l'ambassade israélienne, il n'y a plus que des Palestiniens et la garde présidentielle est désormais composée de fedayin. Idi Amin Dada devient violemment antisémite. En septembre 1972, il envoie à Yasser Arafat un télégramme affirmant que «Hitler a bien agi en tuant six millions de juifs». En septembre 1973, lors de la guerre du Kippour, il se porte «volontaire contre Israël avec trois millions d'Ougandais». Et, en cette année 1976, il parle d'ériger une statue au Führer à Kampala, capi-tale du pays. Dans ces conditions, on comprend pourquoi les terroristes ont choisi Entebbe pour garder leurs otages. Dans ce pays loin de tout, au cœur de l'Afrique, ils sont pour ainsi dire chez eux et il sera bien difficile de tenter quoi que ce soit contre eux. Sur l'aéroport d'Entebbe, après avoir salué joyeusement les otages, le maréchal Amin Dada remonte dans sa grosse Mercedes, qui démarre. Les passagers se retrouvent seuls dans ces bâtiments vides et sinistres, avec les sept pirates de l'air et, un peu plus loin, les soldats ougandais. C'est alors qu'a lieu une scène dramatique. Wilfried Bose, l'un des deux membres de la bande à Baader, prend la parole dans sa langue — Sortez vos passeports. Les Israéliens et les juifs à droite, les autres à gauche ! Ces ordres, criés en allemand, réveillent pour certains de terribles souvenirs. Une Israélienne, ancienne déportée, dira plus tard : — J'ai cru revivre ce que j'avais vécu il y a trente-deux ans, lorsqu'on nous a séparés en deux groupes, les uns pour aller au travail, les autres pour aller à la chambre à gaz. J'étais alors dans le bon groupe, à présent j'étais dans le mauvais... Dans cet avion, qui avait Tel-Aviv pour point de départ, les Israéliens sont nombreux. Il y a aussi beaucoup de juifs, ou du moins des personnes qui portent un nom juif. Le groupe de droite est nettement plus important que celui de gauche. Mais plusieurs personnes qui auraient pu être épargnées tiennent à le rejoindre. C'est le cas du commandant Michel Bacos. Il s'adresse à l'Allemand : — Les passagers sont sous ma responsabilité. Je ne les abandonnerai pas. (à suivre...)