Résumé de la 9e partie n Le plan de la mère : se déguiser – avec Argenté – en mendiants, se faire héberger pour la nuit et raconter une histoire à la demande de son fils. La mère s'adressait à son fils, parce que c'est lui qui avait demandé un conte : «Argenté, Argenté, mon enfant, il était une fois un chasseur qui aimait passionnément la chasse et, un jour, rapporta un perdreau, qu'il confia à sa femme en lui recommandant de ne pas le laisser s'envoler. Mais leur fille, en jouant avec l'oiseau, le laissa s'échapper et le père les chassa toutes les deux de la maison. «Argenté, Argenté, mon enfant, dans la forêt les animaux sauvages dépecèrent la femme, et la petite fille partit par les chemins, avec le bébé qu'on avait trouvé dans le ventre de sa mère. Quand son frère fut grand il se maria.» Tout en contant, la mère jetait, de temps à autre, un coup d'œil dans la pièce et, à mesure qu'elle parlait, elle voyait son frère et sa belle-sœur s'enfoncer peu à peu dans la terre : jusqu'aux chevilles, aux mollets, aux genoux, aux cuisses. Ils étaient maintenant engloutis jusqu'à la taille. «Argenté, Argenté, mon enfant, mais sa belle-sœur, jalouse d'elle, lui donna à manger des œufs de serpent, qui bientôt éclosent dans son ventre et son frère la crut enceinte.» La jeune femme regarda : la terre avait aspiré une partie du ventre. «Argenté, Argenté, mon enfant, ils allèrent dans les bois avec elle et l'y abandonnèrent au milieu des fauves, avec une chienne qui jappait, un maillet et une calebasse qui s'entrechoquaient, et la nuit. «Argenté, Argenté, mon enfant, elle aurait été dévorée si un cavalier qui passait ne l'avait recueillie et emmenée dans sa maison. Il réussit à faire sortir les serpents qu'elle portait dans son ventre et il l'épousa.» La mère regarda à la dérobée derrière elle, d'Aubépin et de sa femme il ne restait que les têtes, qui émergeaient au-dessus du sol comme des courges rondes. «Argenté, Argenté, mon enfant, ils eurent un garçon qui grandit et, un jour, revint de la place en pleurant, parce que ses camarades allaient rendre visite à leurs oncles maternels, et lui n'en avait même jamais entendu parler.» A cet instant la mère vit que les deux têtes avaient disparu : à la place il y avait des touffes de cheveux, les uns longs, les autres à côté plus courts. Elle sentit son cœur tressaillir. Elle se leva, agrippa la tête d'Aubépin par les cheveux et, de toutes ses forces, tira. Le corps d'abord résista, mais la jeune femme, tremblant de tous ses membres, ne lâcha pas prise. Bientôt la masse commença à céder. Le haut du crâne d'Aubépin, puis la tête, les épaules, le buste, la taille, les jambes, les genoux, les pieds enfin furent déterrés. Quand Aubépin, livide et tout endolori, se dressa enfin devant elle, elle se précipita pour l'embrasser, puis elle alla chercher un maillet et, frappant à toute volée sur ce qui restait du corps de sa belle-sœur, l'enfonça à tout jamais dans la terre. Par la suite elle fit venir son mari. Aubépin se remaria et ils vécurent très heureux dans leur pays. Machaho !