Un professeur au département de littérature arabe à l'université Abdelhamid-Benbadis de Mostaganem, a souligné avant-hier mercredi la nécessité de transcrire le patrimoine bédouin populaire pour assurer la sauvegarde de ce legs culturel au profit des générations futures. Dans une conférence, consacrée à l'histoire de la poésie bédouine depuis le XIXe siècle, animée lors de la deuxième journée du 14e Festival national de la chanson bédouine et de la poésie populaire de Aïn Tédlès, le Dr Abderrazek Ibrahimi a estimé que «la transcription du patrimoine populaire, notamment les poèmes et les contes, ouvrira le champ aux chercheurs et permettra de revivifier la littérature populaire.» La littérature populaire, en général, la chanson bédouine et la poésie populaire en particulier, sont porteuses de principes de civisme et de nobles valeurs, a-t-il expliqué en citant de grands noms dans ce domaine à l'image de Ibn M'saïb et Mustapha Benbrahim qui furent des modèles de bravoure, de patriotisme, de sacrifice et d'altruisme. Considérant la littérature populaire comme «un des affluents qui alimentent le fleuve de la culture nationale algérienne», il a soutenu que les poésies, les proverbes et les contes populaires mettent en relief les grandes étapes de l'histoire du mouvement nationaliste face aux invasions colonialistes. D'autres poètes du «melhoun» ont, eux aussi, plaidé, à l'issue de cette conférence, pour la réhabilitation de l'art bédouin en suggérant son enseignement dans les universités. Les organisateurs de ce festival ont programmé la participation de 38 poètes du genre melhoun et de 18 troupes folkloriques de différentes régions du pays.