Si la dialyse soulage, elle reste toutefois un traitement d?attente, l?idéal étant de recourir à la transplantation rénale. Mais ce qui ressort, c?est que cette formule en est encore à ses balbutiements, près de 20 ans après la première greffe. Selon des néphrologues que nous avons rencontrés dans un hôpital de la capitale, la faute incombe à la tutelle qui privilégie les chirurgiens au détriment des spécialistes de cette pathologie. «On parle de greffe à ceux qui ne sont pas concernés alors que les néphrologues sont écartés, ignorés», se plaignent-ils. Et pour cause, les responsables en matière de transplantation étant des chirurgiens. «Ce sont les néphrologues qui connaissent ce domaine et non les chirurgiens. Que connaissent-ils de nos malades, eux qui ne les voient que le temps d?une intervention chirurgicale, c?est-à-dire 4 heures tout au plus ?» se demandent-ils, ajoutant : «C?est le néphrologue qui accompagne le patient, qui sait ce qu?il a et qui le traite pendant plusieurs années» C?est, selon eux, la raison pour laquelle cette méthode «n?a pas évolué». «C?est pour cela que nous faisons du surplace alors que la première greffe remonte à 1985», tiennent-ils à relever. Une centaine de greffes de reins seulement ont été effectuées durant cette période, un chiffre minime, voire insignifiant, au vu de ce qui aurait dû être fait en un temps aussi long. «On devrait faire 100 greffes par an, à raison d?une par semaine», font-ils remarquer.