Constat n Malgré leur prise en charge par l'Etat, les conditions de vie des insuffisants rénaux ne cessent de se dégrader à cause des difficultés qu'ils rencontrent quotidiennement. Dans son intervention, lors de la journée parlementaire sur les traitements de l'insuffisance rénale organisée par la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'APN avec la Fédération nationale des insuffisants rénaux, le professeur, Aberkane, a souligné que le système de santé doit s'adapter avec la situation actuelle à travers l'élaboration de textes de loi. La première greffe du rein effectuée en Algérie remonte à 1987, toutefois la situation stagne depuis deux décennies. «Nous sommes très en retard, en 20 ans nous sommes restés au même stade», a-t-il regretté. Dans ce contexte, il a relevé le manque de spécialistes dans ce domaine. «Ce problème est pluridisciplinaire, alors chaque partie doit assumer sa part de responsabilité», a-t-il indiqué. Selon lui, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique doit former un nombre suffisant de spécialistes pour garantir une meilleure prise en charge de ces malades. Le professeur Si Ahmed El-Mehdi, chef de service de chirurgie interne et de greffe au CHU Frantz-Fanon de Blida, a souligné, par ailleurs, que la transplantation de reins demeure la solution idéale pour les insuffisants rénaux. Toutefois, il déplore le manque flagrant de donneurs pour satisfaire les demandes de plus en plus nombreuses. En 2002, il a été procédé à la transplantation de six reins prélevés sur des donneurs cadavériques, mais cette pratique est à l'arrêt actuellement. Selon certains intervenants, ce procédé est toujours au stade de balbutiement. Ainsi, il est aujourd'hui nécessaire de relancer la transplantation à partir de donneurs cadavériques. Pour garantir la réussite de ce procédé médical, la société, les medias et le ministère de la Santé doivent se mobiliser pour sensibiliser les citoyens des bienfaits de la transplantation. «Il faut élaborer des textes de loi en la matière et améliorer ceux qui existent déjà pour obtenir un bon résultat», a déclaré M. Aberkane. Par ailleurs, le président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, Mustapha Boukheloua, a appelé à ouvrir davantage de centres d'hémodialyse pour prendre en charge les malades. Actuellement les structures mises en place pour leur prise en charge sont insuffisantes. En 2008, notre pays disposait de 235 centres de dialyse pour près de 13 000 malades. Jusqu'au mois de juillet 2009, 273 centres d'hémodialyse étaient opérationnels pour 12 049 malades. Par ailleurs, il y a également 26 centres d'hémodialyse équipés mais qui ne sont pas encore agréés. Ces structures existantes sont loin de répondre aux besoins des malades, d'autant que leur nombre ne cesse d'augmenter. Cette situation explique le taux élevé de mortalité chez ces malades.