Axe n L'implication de la femme dans la réalisation des projets de développement rural s'avère, plus que jamais, indispensable dans la politique visant à atteindre l'équilibre entre les villes et le monde rural. C'est désormais un impératif qu'exige la concrétisation des projets tracés par les pouvoirs publics dans leur politique du renouveau rural. Intervenant, hier, lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme rurale, tenue à Alger, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Sid Ahmed Farroukhi, a indiqué que «c'est tout le gouvernement qui est mobilisé autour de la politique en question». Pour lui, la femme rurale représente «le noyau du bulbe» dans la réalisation des projets lancés conformément à cette démarche gouvernementale. Ainsi, dans le cadre du programme 2009-2014, il est prévu la réalisation de 12 000 projets. De son côté, le directeur général des forêts, Abdelmalek Titah, a appelé les mouvements associatifs féminins à «participer en force» pour concrétiser les Projets de proximité de développement rural intégré (Ppdri). Un programme qui porte sur la modernisation et la réhabilitation des villages et ksour et la diversification des activités économiques en milieu rural, mais qui n'a pas vu l'adhésion de la femme, dont la participation est plutôt «timide». La réalisation des projets enregistre, par conséquent, beaucoup de retard. Sur les 1 949 projets prévus pour l'année 2009, seuls 945 ont été lancés. Un chiffre qui révèle un dysfonctionnement dans le dispositif que les représentantes des associations féminines du monde rural n'ont pas manqué de relever. La présidente de l'Association nationale pour la promotion de la formation professionnelle et de l'emploi, Mme Zohra Abrous, également chef de projet de «Familles productrices», lancé en 1993, estime que l'absence de coordination entre les administrations locales et les associations est la cause de cet «échec». En outre, les problèmes liés à la commercialisation des produits font que ceux qui veulent monter des projets craignent la mésaventure. La réussite de tout programme visant le développement des populations rurales, selon elle, est tributaire d'une concertation et d'une coordination entre les pouvoirs locaux et les associations. Les autres représentantes ont axé leurs interventions sur les insuffisances en matière de formation et des moyens. «Nombreuses sont les femmes qui bénéficient des projets, mais qui n'ont aucune connaissance du domaine», déplorent-elles, citant également le manque de soutien de la plupart des élus locaux pour bénéficier notamment de lots de terres agricoles. Elles ont demandé l'installation d'une cellule qui pourrait répondre à leurs préoccupations. Une requête accordée par M. Farroukhi qui a recommandé l'installation d'une cellule au niveau de la DGF et de ses antennes régionales, ainsi que le lancement d'un programme de formation qui concernera tous les acteurs locaux.