Responsabilité n La pénurie de médicaments pour les malades chroniques est due à une «mauvaise gestion» au niveau des hôpitaux. Intervenant, hier, au forum d'El Moudjahid, le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Ouahdi, a souligné que la situation actuelle des médicaments est due essentiellement à la mauvaise gestion plutôt qu'à un manque de moyens. Ce constat est partagé également par un autre responsable du secteur de la santé en l'occurrence Cherif Delih, directeur général de la pharmacie centrale et des hôpitaux (PCH) qui a relevé que cette «non-disponibilité» de médicaments dont on parle incombe aux gestionnaires des hôpitaux car ils n'envoient pas leurs prévisions à temps. Par conséquent, le médicament demandé arrive en retard aux concernés. «Nous sommes le central d'achat pour l'ensemble des produits hospitaliers et je vous assure que nous couvrons l'ensemble de ces produits en fonction de la demande exprimée», dira-t-il en marge du forum. A ce propos, le DG de la pharmacie centrale a révélé que le budget alloué cette année à ce genre de pathologie est de l'ordre de 8 milliards de dinars. 37% de cette somme est consacrée à l'oncologie (maladies cancéreuses). Pour sa part, Abdelhamid Boualag, président du réseau des associations des maladies chroniques a souligné que le problème de la «rupture» de ces médicaments est dû au manque de l'organisation au niveau du secteur de la santé. L'orateur n'y est pas allé par trente-six chemins pour désigner le centre de la responsabilité. Cette situation, précise-t-il, trouve son origine au niveau de la direction des structures de santé (DSS) qui a mal pris en charge ce volume. Cela dit, c'est le ministère de la tutelle qui est en définitive responsable de ce «dysfonctionnement et manque de transparence». Le représentant des associations des malades chroniques a saisi cette opportunité pour lancer un appel pressant au ministre chargé du secteur de prendre des mesures nécessaires pour sauver ces «malheureux» patients. «C'est un problème organisationnel auquel le ministre doit absolument réagir en donnant des instructions aux responsables d'hôpitaux pour mieux gérer l'approvisionnement de ces médicaments.» Selon ce conférencier, la pénurie en médicament a touché cette année 125 sortes de pathologies. «L'année dernière, on a enregistré une rupture de 75 catégories de médicaments. Quant à cette année, le nombre s'est élevé à 125», précise-t-il. De son côté, M. Ouenza, ancien responsable au ministère de la Santé a indiqué que la production des médicaments accuse un retard énorme dans notre pays par rapport à ce qui se fait ailleurs que ce soit en Europe ou chez nos voisins maghrébins. Selon cet intervenant, la production nationale serait de 50 à 55% seulement de ses capacités. D'où la nécessité d'aller à une production conséquente de 80%.