Les vaccins contre l'hépatite B seront désormais fabriqués en Algérie. L'Algérie et Cuba viennent de signer un accord portant la création avant la fin 2009, d'une usine de fabrication de vaccins pour lutter contre cette pathologie. C'est ce qu'a affirmé hier, Mohamed Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, à l'occasion de la journée «Printemps des patients», organisée par le Réseau des associations des malades chroniques, à l'hôtel El Aurassi. Un réseau qui compte 8 associations de malades chroniques activant sur le terrain pour faire avancer les droits des patients. L'usine en question disposera, apprend-on, d'une capacité de 10 millions d'unités par an, de quoi satisfaire la demande nationale et exporter vers l'Afrique. La fabrication du vaccin en Algérie permettra aussi d'élargir la vaccination à une large frange de la population et la protéger de cette infection virale qui s'attaque au foie, à l'origine d'une morbidité grave et chronique. Depuis 2003, le vaccin est inscrit dans le cadre des calendriers de vaccination systématique des nourrissons en Algérie. Administrer le vaccin contre l'hépatite B à tous les nourrissons : c'est le fondement même de la stratégie de prévention que mène le ministère de la Santé, indique le docteur Ouahdi. Il lancera un appel en direction des parents pour être à jour quant au suivi des vaccins. Il faut savoir que celui contre l'hépatite B doit être administré en trois doses. Dans sa troisième édition, le «Printemps des patients» a été une véritable opportunité pour les malades chroniques d'exposer leurs préoccupations. Qu'il s'agisse d'hémophilie, d'insuffisance rénale, de maladies orphelines, de cancers, d'asthme, d'hépatites virales, le mal est vécu au quotidien, avec des insuffisances en matière de prise en charge. Selon M. Abdelhamid Bouallag, président du Réseau des associations des maladies chroniques et président de SOS hépatites, a souligné que le problème des médicaments qui se pose pour les malades atteints d'hépatites virales dans certaines régions est en phase de connaître son épilogue. «Le ministre de la Santé s'est engagé à résoudre ce problème», dira t-il, ajoutant avoir proposé au ministère de saisir les hôpitaux afin qu'ils fassent leurs prévisions avant les délais dans le but d'éviter les ruptures de stocks». M. Bouallag révèlera par ailleurs les avancées réalisées dans la prise en charge des hépatites virales. Il soulèvera le problème de la formation des médecins spécialistes, estimant que 90% d'entre eux ignorent la prise en charge d'une personne souffrant d'hépatite. Quant aux malades, ils s'en prennent à la CNAS qui ne reconnaît pas l'hépatite comme maladie chronique. De même que les malades invalides qui reprochent à celle-ci de ne pas avoir tenu compte des dernières augmentations accordées par le Président Bouteflika. A. B. Cancéreux : la pénurie d'herceptine persiste C'est un cri de détresse que les malades cancéreux ont lancé hier, à l'occasion du «Printemps du patient», au sujet de la pénurie de médicaments, notamment l'herceptine (anticorps monoclonal) préconisé contre le cancer du sein. Selon les associations pour malades cancéreux présents à cette occasion, notamment l'association El Amel, les malades du CPMC soufrent depuis deux ans du manque criant d'herceptine. «Le CPMC a formulé une demande de 16 000 flacons auprès de la pharmacie de l'hôpital mais seulement une quantité de 4 000 unités a été satisfaite, ce qui est dérisoire», a expliqué une représente de l'association, précisant que 8 000 malades sont en attente du médicament. Les responsables de la Pharmacie centrale, censés donner des explications sur les pénuries qui pénalisent, ces derniers temps un grand nombre de malades chroniques, étaient absents. Les associations de malades cancéreux qui ont frappé à toutes les portes interpellent le premier magistrat du pays. «Nous allons saisir le Président Bouteflika pour régler cet épineux problème qui touche un médicament vital» , dira-t-elle, expliquant au passage que l'herceptine doit être administré 21 jours après la fin de la chimiothérapie et réduit la mortalité de 50%». A. B.