Cela ne sert à rien de se mettre à compter les pertes, sur tous les plans, engendrés par le huis clos qui frappe de plein fouet le championnat de nationale Une, baptisé depuis peu du nom du sponsor Nedjma. Hier, le public sportif et féru de la balle ronde fera l'impasse, que ce soit au stade ou devant son écran de télé, sur les trois affiches pourtant alléchantes que proposait la 11e journée : CRB - JSK, ESS - ASO et MSPB - CABBA. Les trésoreries des clubs, déjà en souffrance en temps normal, en prennent un sacré coup avec des pertes sèches en matière de billetterie. L'exposition médiatique n'est pas en reste car on devine que les sponsors et autres annonceurs se trouvent dévalorisés par l'absence de couverture qui se traduit par un manque à gagner qui chiffre. L'image et le poids du championnat algérien en prend également un sacré coup lorsqu'il s'agit de se vendre sur le marché télévisuel régional (la saison dernière la FAF et l'ENTV n'ont pas réussi à céder les droits au groupe ART car ce dernier a mis en avant les problèmes de violence, de huis clos et d'incohérence dans la programmation des rencontres). Les instances du football national, FAF et LNF, n'ont jusqu'à présent aucune autre solution pour réprimer la violence et sanctionner les fauteurs de troubles que ce satané huis clos qui a desservi la compétition et concouru à sa dévalorisation. Jusqu'à quand et puis à quoi sert un championnat à huis clos, vidé de sa sève qu'est le public ? Sous d'autres cieux, cette sanction extrême n'est utilisée que dans de très rares cas car à côté un arsenal impressionnant a été réfléchi, conçu et mis en place pour assurer le bon déroulement des rencontres, y compris dans les enceintes où le hooliganisme a pris naissance. Chez nous, toutes les parties concernées ont souvent redoublé d'intentions, au cours de colloques, séminaires, rencontres, réunions de travail, mais jamais par des mesures concrètes sur le terrain. Du coup le huis clos a de beaux jours devant lui. Quel gâchis !