Les monuments funéraires préhistoriques du Maghreb et du Sahara sont, à la fois, variés et nombreux. Les spécialistes ont déterminé plusieurs types, dont certains sont connus par leur nom autochtone : bazinas, dolmens, haouanets, chouchets, adebni, etc. La bazina est l'un des monuments le plus cité, c'est aussi le plus répandu dans tout le Maghreb. Au XIXe siècle, dès les premières décennies de la conquête française de l'Algérie, il a été reconnu. Letourneux A. en donnait, en 1867, cette définition : «Tout autour de l'Aurès dans la plaine, ainsi que dans le Hodna au pied des montagnes, se montrent en abondance des monuments qui consistent en assises concentriques ou ellipsoïdales de pierres plus ou moins grosses formant des degrés. Le milieu de la dernière assise est rempli de pierrailles et le centre en est le plus souvent marqué par trois pierres minces et longues, enfoncées verticalement en terre de 9 à 10 m. dans certains cas, le monument forme une sorte de petit monticule dans la plaine, quelquefois il est placé sur la pente d'un tertre et ne fait bute que du côté de la déclivité de tertre» (cité par Camps, 1963, p. 158). Le nom de bazina a été donné à ce type de monument par L. Féraud, quelques années plus tôt : le nom, d'origine berbère, désigne, dans la région de la vallée de la Meskiana, les grands tertres. L'emploi du terme a été étendu à tous les tumulus qui présentent un revêtement extérieur, recouvrant une fosse ou un caisson funéraire.