Constat n Encore un projet réalisé qui a nécessité des fonds et qui n'aura servi qu'au décor. Réalisé en 1997 dans le cadre du programme d'investissement de l'Oravio pour le développement de la filière avicole et livré «clef en main», cet abattoir qui a bénéficié, selon son directeur, d'un prêt de la Banque africaine de développement (BAD), n'a jamais démarré, en dépit de son importance et de son envergure. Avec une capacité théorique de production de 3 000 poulets/heure, il occupe une superficie de 31 000 m2, dont 3 880 bâtis, ainsi qu'une capacité de froid de 2 910 m3. «Depuis sa livraison, l'abattoir est gardé et l'administration veille au grain, mais le manque à gagner engendré par sa non-exploitation est inestimable», ont signalé des aviculteurs et des responsables de l'administration locale (abattoir et directions des services agricoles). Pour M. Hachemi, pour «peu que les aviculteurs jouent le jeu et s'intègrent dans la nouvelle politique du ministère de tutelle en matière de régulation du marché, cet abattoir peut être rapidement mis en marche». «Une petite mise au point des équipements neufs est toutefois nécessaire», a-t-il estimé. Pour le directeur des services agricoles, Houari Othmane, l'abattoir d'Aïn Kihal a été «victime des bouleversements du secteur, de l'éclatement des exploitations et de la restructuration de l'Oravio». Il a été réalisé dans une optique régionale du développement avicole en partenariat avec les professionnels du secteur, a-t-il rappelé. «L'Office devait mettre à la disposition de ces derniers les poussins, les aliments, les produits nutritionnels ainsi qu'une assistance technique. A charge aux aviculteurs de livrer leur production à l'Oravio. C'est à cette condition qu'il serait possible de permettre à ce projet ambitieux de connaître une activité», a signalé M. Houari, en rappelant que «toutes les tentatives de l'Office pour le faire fonctionner ont été vaines». L'organisation de la filière constitue, selon le directeur régional de la SAO, Belaziga Abdelmadjid, le «cheval de bataille» de la société qui doit assurer, en 2014, une production de 20 000 tonnes à l'échelle régionale, contre 5 000 tonnes actuellement. Rencontré lors de la création de l'association des aviculteurs de la wilaya d'Aïn Témouchent, il a mis l'accent sur la nécessité de faire tourner les cinq abattoirs de l'Ouest à «plein régime». L'Etat a mobilisé une enveloppe de quatre milliards de dinars pour soutenir ces efforts, a-t-il signalé.