L'abattoir avicole de Aïn Kihal (15 km de Aïn Témouchent) demeure inexploité depuis 12 ans «faute d'organisation de la filière», selon des responsables et des intervenants locaux dans ce créneau. Achevé en 1997, ce projet n'a jamais été exploité par son propriétaire, l'Office régional des viandes (Oravio), restructuré en société avicole de l'Ouest (SAO), une filiale du groupe avicole de l'Ouest (GAO). «Cette situation résulte aussi du déclin de l'aviculture dans la wilaya de Aïn Témouchent et d'un renchérissement colossal des facteurs de production à partir de 1995», a souligné le responsable de cet abattoir, M.Hachemi. Pour ces mêmes raisons, la mise en vente de l'abattoir de Aïn Kihal par le SGP Proda (production agricole), durant la fin des années 1990, a été «infructueuse», a-t-il ajouté. La wilaya de Aïn Témouchent recense 1500 aviculteurs, dont 20% seulement sont opérationnels, les communes d'Oued Sebbah et de Aïn Larbaâ abritant plus de 60% de la production avicole, a-t-il rappelé. Réalisé dans le cadre du programme d'investissement de l'Oravio pour le développement de la filière avicole et livré clés en main, cet abattoir qui a bénéficié, selon son directeur, d'un prêt de la Banque africaine de développement (BAD), n'a jamais démarré, en dépit de son importance et son envergure. Avec une capacité théorique de production de 3000 poulets/heure, il occupe une superficie de 31.000m², dont 3880 bâtis, ainsi qu'une capacité de froid de 2910m3. «Depuis sa livraison, l'abattoir est gardé et l'administration veille au grain, mais le manque à gagner engendré par sa non-exploitation est inestimable», ont signalé des aviculteurs et des responsables de l'administration locale (abattoir et directions des services agricoles). Pour M.Hachemi, pour «peu que les aviculteurs jouent le jeu et s'intègrent dans la nouvelle politique du ministère de tutelle en matière de régulation du marché, cet abattoir peut être rapidement mis en marche». «Une petite mise au point des équipements neufs est toutefois nécessaire», a-t-il estimé. Pour le directeur des services agricoles (DSA), M.Houari Othmane, l'abattoir de Aïn Kihal a été «victime des bouleversements du secteur, de l'éclatement des exploitations et de la restructuration de l'Oravio». Il a été réalisé dans une optique régionale du développement avicole en partenariat avec les professionnels du secteur, a-t-il rappelé. «L'Office devait mettre à la disposition de ces derniers les poussins, les aliments et les produits nutritionnels, en plus d'une assistance technique. A charge aux aviculteurs de livrer leur production à l'Oravio. C'est à cette condition qu'il serait possible de permettre à ce projet ambitieux de connaître une activité», a signalé M.Houari, en rappelant que «toutes les tentatives de l'Office pour le faire fonctionner ont été vaines». L'organisation de la filière constitue, selon le directeur régional de la SAO, M.Belaziga Abdelmadjid, le cheval de bataille de la société qui doit assurer, en 2014, une production de 20.000 tonnes à l'échelle régionale, contre 5000 tonnes actuellement. Présentement, il y a lieu de faire tourner les cinq abattoirs de l'ouest à plein régime. L'Etat a mobilisé une enveloppe de quatre milliards de DA pour soutenir ces efforts.