On apprend que l'abattoir avicole, propriété de l'Oravio, est mis en vente par le SGP. Trouvera-t-il preneur ? La question se pose avec autant d'acuité que ce qui fait l'intérêt de cet investissement consenti par l'Etat fait défaut. En effet, à sa livraison en janvier 1997, il y a eu un déclin de l'aviculture sous l'effet conjugué du terrorisme et d'un renchérissement colossal des facteurs de production à partir de 1995. Pour rappel, l'Oravio avait consenti son investissement en 1991 à la suite d'un boom de l'élevage avicole dans la région. A cet égard, selon les optimistes projections de l'époque, sa capacité de transformation de 3 000 poulets/heure, soit 500 000 poulets/mois, n'allait pouvoir absorber que 30% de la production de la région. Par ailleurs, cet abattoir est capable de produire avec les sous-produits (le sang, les plumes, les pattes et les têtes des poulets) l'équivalent de 800 tonnes de farine pouvant être intégrées dans l'aliment de bétail. Quant à la viande, elle est transformable en poulet en barquette, poulet fumé et saucisson de poulet. Au plan social, il était attendu la création de 120 emplois directs et de 500 autres en amont. C'est dire à quel point cette usine constituait un investissement structurant pour l'économie de la région. Il le demeure puisque les autorités locales sont intervenues à maintes reprises pour aider à la conclusion de formules partenariat entre l'Oravio et les éleveurs puis divers investisseurs. En vain. L'Oravio, par la voix de son Pdg, avait même annoncé en mars 2003 la cession au dinar symbolique de son abattoir. Cette offre s'adressait à tout repreneur potentiel pour peu qu'il prenne en charge le paiement de la dette générée par la réalisation de cette usine. Il reste que la sincérité de l'offre de cession avait été mise en doute dans la mesure où la moitié de la dette initiale, s'élevant à 440 millions de DA, avait été remboursée et qu'elle était de loin supérieure au prix d'une usine de même type au prix coûtant.