Résumé de la 5e partie n L'homme en entrant vit une aveugle dont le récit et celui de la jeune fille coïncidaient... A son tour, elle m'interrogeait. — Qui êtes-vous donc ? — Je m'appelle Colin Lamb, je passais devant chez vous. — Où est la jeune femme ? — Là-bas, contre votre grille où elle se remet de ses émotions. Où peut-on téléphoner ? — A 50 mètres d'ici, il y a une cabine juste avant le tournant. — C'est vrai, je l'ai vue en venant. Vous... J'hésitais. Devais-je lui dire : «Vous restez là ?» ou «Vous sentez-vous bien ?» Elle me tira d'embarras — Vous feriez mieux de ramener cette jeune fille ici. — Je doute qu'elle accepte. — Pas dans cette pièce, naturellement ; mais dans la salle à manger en face. Dites-lui que je lui prépare du thé. Elle se levait, venait vers moi. — Mais... pourrez-vous... Un instant sur ses lèvres flotta un sourire triste. — Cher monsieur, depuis que j'habite ici – et il y a quatorze ans de cela – c'est moi qui fais toute ma cuisine. Une aveugle n'est pas forcément une incapable. — Je vous fais toutes mes excuses. C'est vraiment bête de ma part. Il serait peut-être utile que je sache votre nom ? — Millicent Pebmarsh, miss. Je sortis, dévalai l'allée. La jeune fille leva les yeux, je l'aidai à se remettre debout. Je me sens déjà mieux, fit-elle. — Bravo, dis-je allègrement. — Il y a bien un... quelqu'un d'assassiné, là-bas ? — Certes oui, ai-je confirmé très vite. Je cours à la cabine, téléphoner à la police. A votre place, j'irais attendre dans la maison. Et j'élevai le ton pour couvrir son prompt refus. Dans la salle à manger, miss Pebmarsh vous fait du thé. — C'était donc miss Pebmarsh, cette aveugle ? — Oui. Elle est bouleversée, elle aussi, mais garde tout son calme. Allons, venez. En attendant la police, une tasse de thé vous fera du bien. Lui passant le bras autour des épaules, je l'entraînai vers la maison, l'installai confortablement dans la salle à manger. Puis je repartis à la hâte. — Commissariat de Crowdean ! annonça une voix impassible. — Puis-je parler à l'inspecteur Hardcastle ? De la part de Colin Lamb. Un temps. Puis ce fut Dick Hardcastle à l'appareil. — Colin ? Je ne vous attendais pas si tôt. Où êtes-vous ? — Dans Crowdean, à Wilbraham Crescent. On a assassiné un homme. Poignardé, je crois. Il y a une demi-heure environ, il est mort. — Qui l'a trouvé ? Vous ? — Non, je passais tranquillement par-là. Quand soudain, comme sortant d'une des bouches de l'enfer, une fille a bondi hors de la maison. Elle a failli me faire tomber, m'a dit qu'il y avait par terre un homme mort, qu'une aveugle piétinait. — Colin, vous êtes en train de me faire marcher, non ? (à suivre...)