Détermination n L'équipe nationale algérienne a rendez-vous ce soir avec l'histoire en affrontant l'Egypte au Caire pour le compte de la 6e et dernière journée des éliminatoires combinées de la CAN et le Mondial-2010. Rien n'arrêtera le temps ni la Terre de tourner. Mais le match de ce soir entre l'Egypte, double championne d'Afrique, et l'Algérie, leader du groupe C des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial-2010, qui déterminera qui des deux nations ira l'été prochain en Afrique du Sud, restera à jamais gravé dans l'histoire riche et tumultueuse du football national. Contrairement à l'année 1989, où l'Algérie s'était fait éliminer par ces mêmes Egyptiens lors d'un dernier match fatidique perdu sur un unique but litigieux de Hossam Hassan puisque entaché d'une faute sur le gardien Larbi après avoir fait match nul à l'aller (0 à 0 à Constantine), cette fois les Verts fouleront le terrain de l'international Cairo Stadium en conquérants. Une pelouse sur laquelle ils se sont entraînés, hier soir, peu après l'heure prévue du match puisque le bus qui a conduit l'équipe a mis une cinquantaine de minutes pour effectuer le trajet. Une dernière séance pour permettre aux joueurs de prendre leurs repères, de tâter le gazon, de mesurer l'immensité de l'enceinte, mais surtout pour procéder aux derniers ajustements devant permettre au sélectionneur national d'arrêter sa liste des 18 et son onze de départ en prévision de la confrontation de ce soir. Lors de cette ultime séance, à laquelle ont assisté trois de nos ministres (Mourad Medelci, El-Hachemi Djiar et Oul Abbes) ainsi que l'ambassadeur d'Algérie au Caire, les joueurs ont fait preuve d'une grande concentration, oubliant ce qui s'est passé la veille et cette agression caractérisée dont ils ont fait l'objet lorsque le bus qui les transportait a été caillassé par des ultras égyptiens alors qu'il était à quelques encablures de l'Iberotel, leur lieu de résidence. À travers cet accueil hostile, l'équipe algérienne a maintenant une idée plus précise sur ce qui l'attend ce soir à l'International Cairo Stadium devant une sélection des Pharaons gonflée à bloc pour tenter de refaire son retard de trois points et de deux buts d'écart et dans un chaudron où seront entassés plus de 70 000 supporters chauffés à blanc. Bien évidemment, à côté, il y aura près de 3 000 fans des Verts venus de tous les coins du monde, mais surtout d'Algérie, pour encourager leurs favoris et les soutenir dans cette opposition capitale pour cette prestigieuse qualification au Mondial-2010. Les joueurs algériens n'auront pas besoin de discours de motivation avant cette rencontre après tout ce qu'ils ont enduré. Une ferme volonté leur suffit pour se surpasser sur le terrain et prouver que leur qualification est amplement méritée. L'Egypte, de son côté, se dit prête à battre l'Algérie. Pour les uns, ce sera une mission difficile, pour d'autres, les doubles champions d'Afrique, qui ont reçu la visite de leur Président, Hosni Moubarak, jeudi à l'entraînement, n'auront aucune peine à passer l'écueil algérien car ils sont les meilleurs, les plus beaux et les plus forts et donc méritent bien leur place au Mondial sud-africain. Faisant fi de la place qu'occupe actuellement notre sélection, de son parcours, de ses avantages chiffrés et de ses atouts, le chauvinisme et l'orgueil égyptiens ont vite refait surface et Le Caire a complètement changé d'ambiance en l'espace de deux jours pour accueillir ce match. Mais l'Algérie «révolutionnaire», touchée souvent dans sa dignité avant et après l'agression de jeudi est prête à battre, footballistiquement parlant, l'Egypte «pharaonique» dans son fief et devant ses 80 millions de supporters. Rien que ça.