Constat n Les autorités compétentes estiment que les agriculteurs algériens n'utilisent pas assez les fertilisants. Selon Mme Nassira Ahmed Zaïd, de l'Institut national des sols de l'irrigation et du drainage (Insid), «nous sommes très loin de la norme internationale d'utilisation des fertilisants». De son côté, Boualem Saïdi, représentant de la société Bayer, fabricant de pesticides, estime que l'utilisation des fertilisants et des pesticides reste «relativement faible». «Nous avons aujourd'hui une agriculture qui a un degré d'intensification relativement faible», nous a-t-il déclaré, hier, en marge du forum interprofessionnel de la protection des plantes et de la fertilisation, organisé à l'hôtel Hilton à Alger. Selon notre interlocuteur, il est important de progresser dans la technique, car l'Algérie fait partie des pays qui utilisent le moins de fertilisants. Il estime qu'il est nécessaire d'utiliser plus de fertilisants, et que les sols soient mieux traités. «L'utilisation des fertilisants progresse mais à un rythme extrêmement faible», a-t-il fait savoir. A la question de savoir pourquoi les agriculteurs algériens n'utilisent pas assez les fertilisants, M. Saïdi nous a expliqué que «le degré de la maîtrise technique n'est pas suffisant chez nos agriculteurs». C'est pourquoi, pour une meilleure maîtrise il faut parier sur l'intelligence et la formation des agriculteurs. «Nos agriculteurs utilisent des techniques qui sont parfois dépassées», a-t-il souligné. Néanmoins, il a expliqué qu'il y a une évolution remarquable, notamment les formations dans le domaine agricole. «Il y a des ingénieurs agronomes qui sont devenus des exploitants agricoles, et c'est grâce à ces ingénieurs que nous allons progresser», a-t-il estimé. En outre, notre interlocuteur a mis l'accent sur la nécessité d'utiliser les fertilisants de manière rationnelle. Pour cela, il a expliqué qu'il faut d'abord connaître parfaitement la cible de ces produits. «Quand on identifie le problème, que ce soit une mauvaise herbe, un insecte ou un champignon qui détruit la plante, on sélectionne le produit adéquat. Il faut utiliser le fertilisant de façon à ce qu'il n'y ait pas de nuisance pour l'agriculteur ni pour l'environnement», a-t-il expliqué. «La qualité d'application d'un produit est plus importante que le produit lui-même. La manière dont on l'utilise est très importante. Donc il faut utiliser des produits plus compatibles avec l'environnement», a-t-il enchaîné. En outre, notre interlocuteur a mis l'accent sur la nécessité de mettre à la disposition des agriculteurs les outils les plus innovants. De son côté, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirmé que l'utilisation des fertilisants est très importante, car elle permet d'avoir un meilleur rendement. «Nous voulons que cette opération soit organisée, et que l'utilisation de ces produits soit rationnelle. Ainsi nous pourrons assurer notre sécurité alimentaire», a-t-il conclu. l Dans une déclaration à la presse en marge de ce forum interprofessionnel, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a affirmé que 38 milliards des dettes des agriculteurs ont été effacés, mais il en reste encore 3 milliards. «A ma connaissance, sur les 41 milliards de dinars, 38 milliards ont été déjà effacés, et les trois milliards restants sont en cours», a déclaré le premier responsable du secteur.