Actualité n Les contraintes auxquelles a fait face la voiture électrique durant la seconde moitié du XIXe siècle, à savoir sa faible autonomie de batterie, son rechargement, son coût et les difficultés de maintenance, sont toujours posées. Et c'est à cause de ces entraves que certains constructeurs hésitent à se lancer dans ces nouveaux produits. Mais ont-ils le choix, d'autant plus que la voiture électrique ou «propre» s'impose de façon presque inévitable ? Le professeur Yoshihisa, de l'université de Tokyo, spécialiste de la stratégie des entreprises, analyse : «Pour les constructeurs automobiles, le lancement des voitures électriques n'est pas très difficile du point de vue technologique et il s'impose pour répondre aux besoins actuels. Toutefois, cela signifie l'abandon des technologies qu'ils ont accumulées au cours de la longue histoire du développement des voitures à essence. Il y a là un dilemme pour eux, mais ils savent bien que cette évolution est inévitable. La question pour eux est de savoir à quel moment il faudra changer de cap.» Ainsi, les constructeurs qui ont lancé déjà des modèles, savent parfaitement à quoi s'attendre. Martin Winterkorn, président de Volkswagen l'a affirmé clairement : «Nous voulons proposer un nombre important de voitures tout électriques, à des prix abordables et avec l'autonomie que nos clients attendent. Les acheteurs potentiels de voitures électriques veulent pouvoir faire le trajet Munich-Hambourg, soit plus de 750 km, acceptent au maximum une ou deux heures de chargement et une option fiable de chargement rapide et, avant tout, ils ne veulent payer au maximum que 2 000 euros de plus qu'aujourd'hui.» Un pari difficile et les moyens qu'offre la technologie actuellement sont un peu loin de ces exigences et le marché est plus réticent. Selon des pronostics, établis par des cabinets d'études spécialisés, le marché de véhicules 100% électriques ne représentera que 10% du marché automobile à l'horizon 2020. Mais les constructeurs, ayant tous conclu des contrats avec des producteurs de batteries électriques, étalent déjà leurs performances : le Kangoo be bop Z.E. de Renault offre, par exemple, une autonomie de batterie d'environ 100 km et pourra atteindre à l'avenir 160 km. Le constructeur français propose deux méthodes de rechargement. «La voiture peut se recharger soit pendant six à huit heures avec une prise domestique, soit sur un mode rapide, en 30 minutes, avec une prise plus puissante, conçue à cet effet pour recharger 80% de la batterie.» Lorin Forin-Croivoisier, chef de projet des moteurs et batteries chez Renault affirme que «les progrès sur les batteries ont été considérables ces dernières années. On a développé avec Nissan des batteries lithium-Ion qui permettent d'accroître considérablement l'autonomie. On peut atteindre 150 à 200 kilomètres». L'autre hic de la voiture électrique est la recharge de la batterie une fois déchargée. Les constructeurs préconisent les recharges lentes durant la nuit (7 à 8 heures) à la maison avec une simple prise. Il y aura aussi des stations de recharge rapide (30 à 40 minutes). Le constructeur Renault en partenariat avec Nissan prévoit des stations d'échange de la batterie déchargée avec une autre chargée en l'espace de trois minutes. Le seul problème soulevé pour l'instant concernant les batteries est la standardisation de ces dernières par les constructeurs. Ils y pensent en tout cas !