Résumé de la 7e partie Réduite à la mendicité et au ménage chez les gens, Bahia est un jour aperçue par son ancienne amie Rahma. Celle-ci l?interroge, mais Bahia refuse de répondre. Rahma la rattrape et lui tient fermement le bras, tirant sur la manche de sa vieille djellaba toute râpée. ? Ecoute, viens avec nous, je vais te montrer ma maison et tu viendras chez nous, nous avons suffisamment de place ! N?est-ce pas, el-Hadj ? Ce dernier, qui ne comprend pas très bien la situation, acquiesce comme à son habitude car cela fait de nombreuses années déjà que c?est Rahma qui tient les rênes du ménage avec sa fermeté et sa douceur habituelles. C?est ainsi que Bahia retrouve un vrai foyer chez son ancienne amie à qui elle raconte tout son parcours, sans omettre un détail, comme pour se délivrer d?un lourd poids qui oppressait son c?ur depuis des années. ? Je n?ai pas à te juger, ma s?ur, lui dit Rahma. Chacune a son mektoub et tu n?as fait que suivre le tien? ? Le mien, je l?ai détruit de mes propres mains ! Ma fille Sarah doit avoir des enfants, maintenant? Comme j?ai été stupide ! Et Bahia se frappe le front avec désespoir. ? J'ai mes petits-enfants, ils seront aussi les tiens ! Et les deux vieilles amies réunies à nouveau par le destin dans la vieillesse, se réjouissent de ces joies simples qui font la véritable richesse de la vie. Rahma a désormais quelqu?un pour papoter pendant des longues heures car el-Hadj, muré parfois dans un profond silence sénile, à demi-sourd, ne peut plus tenir une conversation. Et Bahia qui, après une vie tumultueuse et tragique, retrouve la chaleur d?un foyer où elle sent qu?elle est la bienvenue, décide, un jour, de faire écrire une longue lettre à Tahar dans laquelle elle lui demande de lui pardonner, à l?instigation de Rahma. ? Dieu est Miséricordieux, lui répète-t-elle souvent, mais il vaut mieux le retrouver avec le pardon des hommes. «Je ne cherche pas d?excuses à mes actes, lui écrit-elle, mais peut-être est-ce parce que, auparavant, je n?avais jamais connu la bonté, la générosité du c?ur et la pureté des sentiments, qui unissent parfois les personnes, que j?ai agi ainsi, en piétinant les liens les plus sacrés, alors que Dieu m?avait donné la chance de te rencontrer? Pardonne-moi, Tahar, c?est tout ce que je te demande.» Elle lui laisse son adresse, mais ne reçoit aucune réponse. Tahar, malgré toutes ces années écoulées, n?arrive pas à pardonner.