C'est avec les musulmans que la botanique et la pharmacopée ont pris leur essor. L'un des plus grands botanistes du Moyen-Age a été Ibn al-Baytar. Originaire de Malaga, en Andalousie, il a voyagé au Maghreb et en Orient et a rédigé un ouvrage monumental, le fameux Livre des Simples, qui contient plusieurs centaines de plantes ainsi que 1 400 préparations, à base de plantes. Si un grand nombre de plantes étaient connues des savants grecs, plusieurs sont présentées pour la première fois. Beaucoup de noms de plantes figurent sous leurs noms arabe, persan, grec et parfois même berbère, Ibn al-Baytar, répétons-le, a herborisé au Maghreb. Parmi les ouvrages connus de botanique, il convient aussi de citer l'ouvrage de l'Andalou Ibn Wâfid, Kitâb al-Wisad : Livre de l'oreiller, où on retrouve des recettes de plantes médicinales, avec indication des parties actives et des quantités à utiliser. On y trouve aussi les indications, mode de préparation, d'administration et la posologie. Voici un exemple de recette : «Pour un homme affecté par une grosse chaleur à l'entrée de l'été. Il peut utiliser et s'en trouvera bien : 2 dirhams de feuilles de rose, 3 dirhams de semences de chicorée, 1 mithqâl de manne de bambou, 1 dirham de fleur de violette, manne de bambou. Il pulvérisera le tout qu'il malaxera avec de l'eau de rose et avec la pâte obtenue formera des pastilles d'un mithqâl qu'il mettra à sécher à l'ombre. Faites prendre au malade ce julep (sirop à base d'eau et de sucre aromatisé d'une essence végétale : rose ou violette) même en cas de constipation.»