Littérature n Le 6e Festival Strasbourg-Méditerranée a rendu, hier, hommage au romancier et homme de théâtre algérien, Kateb Yacine, disparu il y a vingt ans, par le biais de plusieurs activités inscrites à son programme. Cet hommage a débuté avec la projection de deux documentaires retraçant la vie et l'œuvre du père de Nedjma. Il s'agit de Kateb Yacine : l'amour et la révolution, réalisé en 1989 par Kamel Dehane et La Troisième vie de Kateb Yacine du journaliste Brahim Hadj-Slimane. Deux œuvres inégales puisque n'ayant pas bénéficié des mêmes moyens techniques et financiers mais qui ont l'ambition de braquer les projecteurs sur l'œuvre katébienne. Kamel Dehane a réalisé un documentaire produit par l'Entreprise nationale de la production audiovisuelle (Enpa) pour retracer la vie tumultueuse et riche de Kateb Yacine, dont le travail a été marqué par l'amour qu'il a voué à sa cousine Nedjma au point de produire une œuvre charnière et incontournable de la littérature nationale et par toutes les causes justes épousées et défendues par Kateb Yacine. Le documentaire de Brahim Hadj-Slimane est plus modeste. Il a été réalisé dans le cadre des ateliers d'écriture cinématographique initiés par l'association Kaïna Cinéma à Béjaïa. L'ancien journaliste d'Algérie Actualité s'est surtout intéressé à la période où Kateb Yacine s'était installé à Sidi Bel Abbes pour diriger le théâtre de la ville et produire des pièces comme Palestine trahie, Le Roi de l'Ouest… Son documentaire, présenté dernièrement au Centre culturel algérien de Paris, parle de «cette troisième vie de Kateb Yacine» après avoir vadrouillé un peu partout à travers le monde. Ce sont des gens qui ont vécu avec lui qui parlent de l'homme qu'ils ont côtoyé. Vendredi, Amazigh Kateb, chanteur et fils de l'illustre écrivain, animera un gala basé essentiellement sur son nouvel album dans lequel figurent deux textes de l'écrivain algérien mis en musique, Bonjour et Africain, tirés de l'œuvre en fragments des chansons sur l'Afrique, sur le tiers-monde, sur la Palestine. Le même jour est proposée une rencontre intitulée «Kateb Yacine, le poète comme un boxeur». Zineb Ali-Benali, professeur de littérature, université Paris 8, Brahim Hadj-Slimane, journaliste et dramaturge et Salah Oudahar, directeur artistique du Festival Strasbourg-Méditerranée, parleront de ce romancier, poète, homme de théâtre qui concevait son art «comme un sport de combat». Cette rencontre-hommage au poète et à l'homme libre sera marquée aussi par des lectures musicales, autour de sa vie et de son œuvre et de son héritage aujourd'hui.