Grand hommage au Keblouti, Kateb Yacine à l'occasion du sixième Festival Strasbourg-Méditerranée qui a débuté mercredi dernier avec la projection de deux documentaires retraçant la vie et l'œuvre du père de "Nedjma". Il s'agit de "Kateb Yacine: l'amour et la révolution", réalisé en 1989 par Kamel Dehane et "La troisième vie de Kateb Yacine" du journaliste Brahim Hadj-Slimane. Deux œuvres inégales puisque n'ayant pas bénéficié des mêmes moyens techniques et financiers mais qui ont l'ambition de braquer les projecteurs sur l'œuvre katébienne. Ce n'est pas un hasard si l'on rend hommage à l'iconoclaste keblouti, mais ce rendez-vous intervient à l'occasion du 20ème anniversaire de la disparition de l'écrivain et dramaturge.On a aussi évoqué Kateb Yacine à Alger au dernier Salon du livre (SILA).Cela fait 20 ans depuis que l'insoumis écrivain est décédé à Grenoble, l'événement du Salon du livre lui a consacré une table ronde et des discussions autour de l'écrivain qui s'est appliqué à souffler du neuf dans la littérature algérienne par le procédé du nouveau roman. Une écriture qui rompt avec un classicisme épuré et qui propose d'autres voix d'explorer le sens, celui de la forme. Au stand de Casbah éditions, une table ronde a été animée par Abdelaziz Boubakir, Omar Mokhtar Chaâlal, l'universitaire Smaïl Abdoun, Eugène Ebodé.Le comédien et homme de théâtre, Sid-Ahmed Agoumi a déclamé quelques textes de Kateb Yacine. Aujourd'hui, la compagnie El Gosto de Ziani Cherif Ayad qui a paraphé une pièce adaptée de l'œuvre de Kateb, Nedjma et sous le patronage du ministère de la Culture, rend hommage à Kateb Yacine à travers des représentations théâtrales, des conférences et des mises en espace. Il est curieux que Ziani Cherif Ayad qui au temps où il était patron en 2003 du TNA n'a programmé sa pièce qu'une seule fois (la générale) et qu'a présent, on le découvre comme " un spécialiste" d'un écrivain qui demeure pour beaucoup assez émétique du fait que son oeuvre n'emprunte pas les chemins d'une narration conventionnelle, mais d'une création formelle. Difficile aux non initiés de la décrypter. Maintenant s'il s'agit de reprendre les slogans de " révolutionnaire " ou " iconoclaste " ou " grand écrivain " quand il s'agit de parler de lui, c'est mille fois éculé et c'est sans intérêt. R.C