Au Maroc, c'est la résignation puisque les Lions de l'Atlas ont dit bye bye au Mondial depuis belle lurette et bien avant la défaite contre le Cameroun, le 14 novembre à Fès (0 à 2). Pis encore, la sélection marocaine sera absente, pour la première fois depuis 1996 d'une phase finale de Coupe d'Afrique des nations. Et depuis 1998, les Marocains ne parviennent plus à se qualifier à une Coupe du monde, ce qui confirme que le déclin date déjà. Seul bémol, cette finale de la CAN-2004 perdue contre la Tunisie chez elle (1 à 2), mais les spécialistes du football marocain le disent : «La crise est profonde et elle ressemble à celle du voisin algérien.» Aujourd'hui, le football marocain accuse beaucoup de retard : un football non professionnel, délaissement de la formation des jeunes, faiblesse de l'encadrement, des infrastructures dépassées et non mise à niveau, sans compter les grands clubs du pays, comme le WA Casablanca, le Raja et les FAR de Rabat qui ne brillent plus sur le continent ni dans les compétitions régionales. En sélection, ce n'est pas rose non plus avec les éternels clivages entre joueurs locaux et professionnels qui, de l'avis de beaucoup d'observateurs, se répercutent négativement sur l'ambiance du groupe et les résultats sportifs. Plusieurs analystes marocains estiment que le niveau des pros est tout juste moyen vu qu'ils évoluent dans de petits clubs européens (en Belgique, aux Pays-Bas), où seul Merouane Chamakh fait figure de star. Ce qui explique la désaffection du public marocain et son manque d'engouement pour sa sélection, contrairement à la vague verte qui a déferlé sur l'Algérie.