Grâce à un but de Zlatan Ibrahimovic, juste après son entrée en jeu, le FC Barcelone s'est offert le Clasico contre le Real Madrid (1-0), lors de la 12e journée de la Liga. Le géant suédois a changé le destin du 159e Clasico de l'histoire. La marque des grands joueurs. Il fallait bien ça aussi aux Blaugrana, plus que malmenés par un Real si décrié pour la supposée indigence de son jeu mais qui avait sorti son habit de lumière pour l'occasion. Environ un milliard de téléspectateurs, des millions d'euros aux quatre coins du terrain, des anciens, futurs et potentiels «Ballon d'or» presque à chaque poste, un intérêt sportif crucial avec le Real qui arrivait avec un point d'avance sur le Barça, en tête de la Liga, tout était en place pour que le Clasico 2009 devienne un classique. Tout y était, sauf... les Barcelonais. C'est gênant. En dépit des premières minutes où, sans surprise, le Barça fait du Barça, le jeu catalan va progressivement s'étioler face à un bloc madrilène aussi compact qu'explosif en contre-attaque. Très vite, il s'avère que la technique blaugrana ne pèse pas lourd face à la puissance et à la vitesse madrilènes. Kaka, lancé plein champ sur l'aile gauche, élimine deux joueurs avec un naturel déconcertant avant de servir sur un plateau Cristiano Ronaldo, seul et légèrement décalé sur la gauche de Valdes. Le plat du pied du Portugais est parfait, le réflexe du portier, qui écarte le tir du tibia, est exceptionnel ! Vainqueur aux points durant les 45 premières minutes, le Real n'a que faire de cette victoire morale. Les Madrilènes peuvent au moins se satisfaire d'avoir contrecarré les plans de Messi. Etrangement placé dans une position axiale, dos au but, qui ne lui convient guère, le feu follet argentin est pris en tenailles et peine à faire la différence balle au pied. Dans le duel à distance qui l'oppose à Cristiano Ronaldo, Messi ne marque pas de points. Il n'en perd pas non plus dans la mesure où le Portugais ne sème pas non plus la terreur, ses gris-gris étant rapidement éventés par les défenseurs barcelonais. C'est donc un autre immense joueur qui va illuminer cette partie. Ou plutôt deux. Après trois centres complètement foirés en début de partie, Dani Alves a eu le mérite de ne pas se démobiliser et de, cent fois sur l'ouvrage, remettre son métier. Ça finit par payer quand une parabole somptueuse du Brésilien trouve Zlatan Ibrahimovic seul au second poteau. La reprise du plat du pied gauche du Scandinave laisse Casillas bouche bée et les presque 100 000 spectateurs du Camp Nou gorges déployées (1-0, 56e) ! Comme par magie, le Barça retrouve son jeu à une touche après cette ouverture du score en même temps que le Real perd son homogénéité. Avec un jeu collectif déliquescent, la Casa Blanca tremble sur ses fondements et n'est pas loin de s'écrouler. Pourtant, Busquets, déjà averti et auteur d'une main complètement inutile au milieu du terrain, va relancer bien involontairement les Merengue en se faisant expulser (63e). Mais, même à dix contre onze, les Blaugrana ne renient pas leur fonds de commerce et continuent de faire le jeu. Ils l'abandonnent lors des dix dernières minutes en reculant dangereusement mais, derrière, Pique et Puyol réalisent un match héroïque. La charnière blaugrana colmate toutes les brèches jusqu'au coup de sifflet final, offrant au FC Barcelone une 61e victoire dans le Clasico. Et également la première place de la Liga avec désormais deux points d'avance sur le rival éternel. On est loin de la démonstration sur le terrain du Real l'an dernier (2-6) mais l'adversaire n'est plus le même et Guardiola saura certainement s'en contenter. Il y a des grandes victoires avec de petits écarts...