L'utilisation des plantes a été autrefois entourée de superstitions. Nous avons déjà évoqué le fameux «agneau végétal» auquel les Européens, jusqu'à la Renaissance, ont cru. Il y a aussi les mythes, tel celui de Narcisse, ou les contes et légendes qui nous conservent le souvenir de plantes miraculeuses. Ainsi, dans certains contes algériens, le héros trouve un proche tué : il désespère de le rendre à la vie quand il voit des animaux se battre. L'une des bêtes succombe, l'autre cueille aussitôt une certaine plante, la presse et lui introduit le liquide dans la bouche et les narines, et le mort reprend vie. le héros fait la même chose et fait revivre son proche. Aujourd'hui, même dans certaines contrées, on croit que des plantes peuvent ressusciter des morts ! Dans la plupart des pays où la pratique phytothérapique est demeurée populaire, des superstitions président encore à la cueillette des plantes médicinales. Ainsi, pour qu'une plante soit efficace, elle doit être cueillie à telle période de l'année, voire tel jour et telle heure, à l'aube ou à la nuit tombée. Parfois, on exige même que la cueillette se fasse à la pleine lune, à la naissance du mois lunaire ou à sa fin. Le cueilleur doit être un jeune garçon ou une jeune fille, généralement vierge, et doit aussi prononcer certaines paroles etc. Souvent aussi, on déduisait les propriétés de la plante de ses caractéristiques physiques ou du milieu où elle pousse. Ainsi, on croyait que les baies du lierre pouvaient traiter l'ivresse, dans la mesure où ces mêmes baies étouffent les vignes qui produisent le vin. On pensait aussi que les plantes parasites pouvaient soigner certaines affections comme les verrues, etc.