Par le biais de la traduction, l'Europe a hérité des connaissances cumulées pendant plusieurs siècles dans le monde musulman. Ce sont les ouvrages de maîtres tels Ibn Sina (Avicenne) et Al-Razî (Razès) qui vont fournir l'enseignement scientifique dans les premières grandes écoles médicales, comme celles de Salerne et de Montpellier. Montpellier, sous l'influence de son école de médecine, devient le premier centre de phytothérapie d'Europe. Mais la médecine n'était pas encore débarrassée des superstitions qui entouraient l'usage des plantes. Il faut attendre la renaissance pour qu'elle commence à s'émanciper des mythes du moyen-Age et à devenir une pratique scientifique. Si le XIXe siècle marque l'essor de la médecine et de la pharmacie, il marque aussi celui de la phytothérapie moderne. Celle-ci commence à acquérir des bases scientifiques. Le XXe siècle va développer les méthodes d'extraction et d'analyse. La physiologie connaît de notables progrès. Les recherches sur le béribéri vont lancer la vitaminothérapie. Les progrès de la chimie vont permettre la découverte du phénol et du chloral, on réalise la synthèse de l'aspirine, des salicylates, etc. L'obtention de l'insuline va révolutionner le traitement du diabète et allonger l'espérance de vie des patients. La molécule de pénicilline sera découverte en 1929. Des savants isolent les premiers alcaloïdes de l'ergot de seigle, et on prépare la pénicilline… Dans les prochains articles nous passerons en revue un certain nombre de plantes médicinales communes.