"Prise en charge" En se basant sur son expérience, le réalisateur insiste sur le fait que les jeunes, ceux qui veulent faire du cinéma, ne doivent compter que sur eux-mêmes. Infosoir : Qui est Nassreddine Benalia ? Nassreddine Benalia : Je suis réalisateur, né et vivant en France. J?ai quelques courts-métrages à mon actif, et je suis venu, ici à Alger, pour présenter Cinéma arabe : Etat des lieux, un documentaire sur la cinématographie arabe, algérienne en particulier, à partir du moment où 70% de mon film est fait avec une interview avec Merzak Allouache. Il s?agit d?un panorama du cinéma arabe dans tous ses états, surtout ici en Algérie. Parlez-nous un peu de votre parcours cinématographique. D?abord, j?ai commencé à travailler dans la restauration et avec des amis on a monté une scène sur laquelle on produisait de petits spectacles. Cela m?a donné envie de faire du théâtre. J?ai pris des cours. L?un de mes cours consistait à enseigner la mise en scène et la réalisation. De là, la technique a commencé à m?intéresser. J?ai commencé alors à faire la régie sur des films. Quelle raison vous a poussé à faire un documentaire parlant du cinéma arabe ? En fait, et au départ j?ai commencé à faire un documentaire sur les journalistes de cinéma, et quand je l?ai terminé, un réalisateur, Patrice Le Comte, a avancé une polémique Tout le monde a fait donc un sujet la-dessus, aussi bien les journaux, la radio que la télévision. Il fallait que je fasse alors autre chose, donc là, je tombe sur un ami qui me dit que le lendemain, c?est le début de la biennale du cinéma arabe à l?Institut du monde arabe. Le lendemain, j?y suis allé et j?ai fait des interviews. Que peut apporter ce film ? Je suis humble devant ce film et encore humble lorsque je le présente parce que je suis réalisateur de courts-métrages, et puis c?est un discours qui ne m?appartient pas. En fait, il ne m?appartient que dans la mesure où j?ai rencontré beaucoup de gens que j?ai interviewés. J?espère que ce film apportera une pierre à l?édifice et que les décideurs vont enfin réfléchir à une politique afin de relancer le cinéma. Ce film est un débat en soi, donc la solution est vite trouvée, une fois qu?on a entendu ces gens parler. Dans votre documentaire, on a l?impression que vous parlez plutôt du cinéma algérien, et que les autres cinématographies citées dans votre film n?étaient qu?un prétexte. C?est vrai. C?est peut-être un prétexte pour revenir ici. Effectivement, pendant le montage, je disais : «ça y est, je vais pouvoir retourner en Algérie». En fait, il n?y a pas de volonté, c?est juste par rapport au fait que j?ai pu maîtriser mon interview avec Merzak Allouache, puis aussi c?est parce qu?il m?a répondu, parce que j?étais d?origine algérienne, et que c?était plus facile. Il y a d?ailleurs des réalisateurs auxquels j?ai demandé de faire une interview, ils ont refusé. Que diriez-vous aux jeunes qui aimeraient faire du cinéma ? Lors des rencontres cinématographiques qui ont eu lieu dernièrement à Béjaïa, j?ai rencontré des jeunes qui aimeraient faire du cinéma et qui se posent des questions et qui se demandent pourquoi les pouvoirs publics ne les aident pas. Moi, je leur ai dit, et je dis à ces jeunes et à tous ceux qui ont envie de faire du cinéma, qu?il ne faut pas attendre que l?Etat fasse quelque chose pour eux. Créer un centre national de la cinématographie, dans le genre de l?école du cinéma de Cuba, qui est la plus grande école du monde, et trouver des partenariats avec les écoles de cinéma des autres pays, et envoyer des jeunes en formation à l?étranger, là c?est le travail des pouvoirs publics. Le reste doit se faire par eux. En plus, il faut arrêter d?être pessimiste. En ce qui me concerne, et c?est le cas toujours, personne ne m?aide, personne ne m?a jamais subventionné pour faire mes films. Il faut avoir la volonté. Vos projets ? Je fais un documentaire sur la danse indienne qui sera diffusé sur TV5 à la fin de l?année, et je viendrai le présenter à Alger, en septembre. Là, je suis en train de terminer un documentaire sur La Casbah d?Alger.