Pratique n Un nombre assez important d'Algériens sont contraints d'exercer deux métiers pour arrondir leurs fins de mois. Le Snmg en Algérie est de 12 000 DA depuis janvier 2007. Cette somme ne répond plus aux besoins des Algériens, particulièrement dans la conjoncture actuelle caractérisée par la flambée des prix des produits de large consommation, particulièrement les fruits et légumes, le lait, la semoule, l'huile, etc. Pour faire face à cette situation, de nombreuses personnes ont trouvé des solutions de fortune pour se faire quelques billets de plus. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à exercer deux activités. Même certains retraités continuent à travailler à mi-temps. M. S., 66 ans, est retraité depuis quelques années, mais il continue à travailler pour son propre compte comme peintre. Malgré ses cheveux blancs et les rides qui barrent son front, il a quitté sa famille pour venir travailler sur les hauteurs d'Alger afin d'arrondir ses fins de mois. «Ma retraite me suffit à peine pour vivre pendant 15 jours. Par conséquent, je suis obligé de travailler et je travaillerai jusqu'au jour où je ne pourrai plus utiliser le pinceau», indique cet homme qui a passé toute sa vie à travailler mais qui n'a pas le droit au repos. Interrogé sur les gens qui touchent les 12 000 DA du Snmg, M. S., se dit très étonné que des gens puissent vivre avec cette somme : «Je dépense presque 12 000 DA tout seul.» D'autres retraités, notamment ceux de l'enseignement, préfèrent, quant à eux, donner des cours de soutien chez eux. C'est une pratique assez répandue. Selon certaines indiscrétions, le coût d'une seule séance de langue, de mathématiques ou de physique varie entre 300 et 700 DA. H. H., enseignant à Draria, est recruté depuis quelques mois. Son salaire avoisine les 25 000 DA, mais il fait également de la traduction chez lui. En effet, ce jeune licencié a la chance de fréquenter le milieu des traducteurs et de se faire des amis qui lui confient des dizaines de pages et des documents à traduire contre une somme d'argent qu'il ne veut pas dévoiler. D'autres exercent dans la Fonction publique pendant la journée et travaillent pour leur compte le soir comme chauffeurs de taxi clandestins. C'est le cas de D. M., infirmier à Tizi Ouzou. «Je suis père de 4 enfants, mon salaire ne répond plus aux besoins de ma famille alors je suis obligé de travailler ici. D'un côté, je gagne un peu d'argent par mes courses et je rends service aux citoyens», d'un autre côté. Quoique leurs situations soient différentes, ces gens sont tous d'accord pour dire que le Snmg en Algérie est très loin de la somme nécessaire pour faire vivre une famille algérienne moyenne décemment.