Toujours dans la conception de l'Islam, les démons qui informent les devins et les magiciens n'ont pas accès à l'invisible (al ghayb) et tout ce qu'ils rapportent n'est que mensonge : «Vous informerai-je sur qui les démons descendent ? Ils descendent de tout fieffé menteur et pécheur. Ils tendent l'oreille mais la plupart d'entre eux ne sont que des menteurs !» (sourate 26, Les poètes, v. 221-223). Les mêmes devins recourent aux services des démons pour espionner les anges et ce qui se dit dans les Assemblées célestes (al mala' al ‘âla'). C'est dans la sourate Les poètes que les poètes sont condamnés, mais il s'agit des kahin qui, dans les oracles qu'ils rendent, emploient des vers. Les poètes qui ne se mêlent pas de magie, et qui n'invectivent pas le Prophète, eux, ne sont pas concernés : «Quant aux poètes, ce sont les égarés qui les suivent» (v. 224) «sauf ceux qui croient et font de bonnes œuvres, qui invoquent souvent le nom de Dieu et qui se défendent après avoir subi des torts : les injustes sauront quel sort les attend !» (v. 227). D'ailleurs certains poètes embrasseront l'Islam et magnifieront la nouvelle religion. Si la magie et la divination sont condamnées dans le Coran, c'est parce qu'elles ont la prétention de se substituer à Dieu, dévoilant les secrets de la nature et en cherchant à les utiliser pour faire le mal.