Oppression n Les activistes sahraouis des droits de l'Homme font quotidiennement l'objet d'interrogatoires au cours desquels des officiers supérieurs marocains leur infligent les pires tortures morales et physiques. Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (Codesa) a souligné que les prisonniers d'opinion sahraouis sont mis en détention provisoire dans le cadre de l'enquête au niveau de cette prison. Ils se trouvent dans de «très mauvaises conditions» en raison du mauvais traitement qui leur est infligé par l'administration de cet établissement pénitentiaire qui reçoit des instructions strictes à leur sujet de la part de la délégation générale de l'Administration pénitentiaire et les services secrets marocains. Selon une source bien informée, les employés de prison veillent à s'introduire «arbitrairement» dans les cellules des sept activistes sahraouis, tard dans la nuit, pour «les intimider et les terroriser avant leur jugement devant le tribunal militaire de Rabat». «Les sept détenus sahraouis sont privés de journaux, de livres, de courrier, de radio et télévision, voire de traitement et de l'utilisation du téléphone de l'établissement pénitentiaire pour appeler leurs familles ou avocats», a ajouté le collectif sahraoui, précisant qu' «ils sont en permanence soumis à des contrôles et fouilles injustifiés». Dans ce contexte, le bureau exécutif du collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme a dénoncé «l'attaque féroce» dont font l'objet les prisonniers d'opinion sahraouis par tous les services secrets marocains, appelant la communauté internationale à «intervenir en urgence» pour les protéger. Par ailleurs, le Maroc a refusé une nouvelle fois hier d'autoriser le retour au Sahara occidental de la militante Aminatou Haidar, en grève de la faim en Espagne, suscitant l'irritation de Madrid alors que l'affaire prend des allures de crise diplomatique. «L'Espagne déplore profondément cette décision contraire au droit international», a déclaré à l'aéroport de Lanzarote (Canaries), le chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères. Le Maroc avait une première fois interdit vendredi à la militante sahraouie de rentrer par avion à Laâyoune, chef-lieu du Sahara occidental, annulant in extremis une autorisation préalable. Dans une déclaration lue hier soir par son avocate, Ines Miranda, Mme Haidar a indiqué que son seul désir était «de rentrer chez elle, de voir ses enfants et sa mère à Laâyoune. Et elle a, par ailleurs, attaqué Madrid en l'accusant d'avoir collaboré avec le Maroc en la recevant sur le territoire espagnol après son expulsion. «L'Espagne est incapable de résoudre la situation. Je déclare, une fois de plus, que l'Espagne est complice du Maroc et que les deux gouvernements veulent me pousser à la mort», a-t-elle ajouté, rendant Madrid directement responsable des conséquences de sa grève de la faim.