Cinq attentats à la voiture piégée ont secoué presque simultanément la capitale irakienne, faisant, selon un bilan encore provisoire, 112 morts et 182 blessés. Au Pakistan, un autre attentat, après ceux d'hier, a fait au moins 12 morts et 18 blessés. Les cinq attentats se sont produits quasi simultanément ce matin dans différents quartiers de Bagdad. «Au moins 112 personnes ont péri et 182 ont été blessées dans les attentats à la voiture piégée, dont certains ont été commis par des kamikazes», a indiqué cette source. Dans le quartier de Dora à l'entrée sud de Bagdad, un kamikaze a fait exploser sa voiture contre une patrouille de police devant l'Institut de Technologie, tuant 15 personnes, 3 policiers et 12 étudiants, alors que 23 étudiants ont été blessés, a-t-on précisé. Au moins 86 autres ont péri dans les quatre attentats qui ont eu lieu devant le palais de justice dans le quartier de Mansour (ouest), le ministère du Travail, rue de Palestine, l'antenne du ministère de l'Intérieur à al-Nahda et le marché Rassafi à Chorja (centre), selon la même source. La première explosion s'est produite vers 10h25 heure locale (07h25 GMT) et a été suivie immédiatement par les autres déflagrations. Ces explosions interviennent après l'adoption dimanche par le Parlement de la loi électorale qui ouvre la voie à la tenue des deuxièmes élections législatives depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Le mode opératoire ressemble à celui des attentats du 19 août et du 25 octobre à Bagdad qui avaient fait au moins 250 morts. Ces attentats avaient été attribués au réseau extrémiste Al-Qaîda et à des affidés de l'ancien régime de Saddam Hussein. Si les violences en Irak sont clairement à la baisse, les insurgés parviennent toujours à organiser des attaques particulièrement sanglantes dans le pays. Le mois de novembre avait été ainsi le mois le moins sanglant depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003. Mais l'armée américaine et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avaient prévu un regain des attaques à l'approche du scrutin législatif début 2010. Le commandant des troupes américaines en Irak, Ray Odierno, avait prédit une reprise des attaques avant les législatives et souligné qu'il pourrait demander à Washington de retarder le retrait progressif des troupes si la situation le nécessitait. Après les attaques d'août et d'octobre qui avaient visé à Bagdad les symboles du pouvoir tels des ministères, les commandants américains avaient estimé qu'Al-Qaîda avait changé de tactique en décidant de s'attaquer au pouvoir chiite pour tenter de le décrédibiliser à l'approche des élections. Celles-ci sont cruciales pour l'avenir du pays car elles devraient établir l'échiquier politique pour les années à venir. Mais leur tenue dans de bonnes conditions est aussi essentielle pour l'administration américaine, qui a souhaité accélérer son retrait du pays. Les troupes de combat doivent avoir quitté l'Irak d'ici à août 2010, un prélude au désengagement total fin 2011, selon les termes d'un accord de sécurité signé entre Bagdad et Washington. Quelque 115 000 soldats américains sont actuellement déployés en Irak.