Théophraste cite, lui aussi, des parfums dans son Traité des parfums. «On compose des parfums délicieux avec des fleurs de rose, de giroflée, de lis ou de susin ; celui de sysimbrion et de serpolet ; on prépare aussi celui de lis à Chypre ; il est d'excellente qualité dans l'île Egine et en Cilicie. Ceux de myrrhe et d'œnanthe se font avec les feuilles de cette plante. L'œnanthe pousse dans les montagnes de Chypre et elle a beaucoup d'odeur. Ceux d'iris et de nard se font avec les racines, de même que le parfum de marjolaine, en y mêlant du costus ou gingembre sauvage.» Dans le même ouvrage, Théophraste décrit ainsi les parfums tels qu'ils sont utilisés par les jeunes femmes. «La jeune femme se lave dans un bassin plaqué d'or, les pieds et les mains avec du parfum d'Egypte ; pour ses joues et ses seins, elle prend du parfum de Phénicie, pour ses bras, elle utilise de la menthe crépue ; pour ses sourcils et ses yeux, celui de marjolaine ; pour ses jambes et son cou, celui de serpolet.» Les Romains, à leur tour, se sont intéressés aux plantes aromatiques. Au Ier siècle de l'ère chrétienne, Pline l'Ancien les évoque ainsi dans son Histoire naturelle : «On compose différentes espèces de parfums : ils sont liquides ou solides. Les premiers ne sont presque toujours que des huiles, les autres de simples odeurs appelées stymmates ; les huiles prennent le nom d'hédysmate. Le troisième élément est la couleur, que beaucoup de personnes négligent, et qui résulte d'une addition de cinabre ou d'anchuse. On sale l'huile pour en conserver les qualités.»