Au lieu d'aller passer la nuit sur une tombe, au cimetière, la timsensit peut se contenter de dormir avec, sous l'oreiller, un objet ou un vêtement ayant été porté par le mort. Les vêtements des morts, croit-on, surtout quand le décès est récent, sont tout imprégnés du souvenir du défunt, et on dit même que son âme tourne autour. C'est pour cela qu'on s'en débarrasse rapidement, en les donnant, en aumône, aux pauvres. Dans la nuit, le mort apparaît en rêve et on peut alors lui poser des questions. La timsensit doit aussi prendre un repas spécial, imensi n lmeyet ou, en arabe, âcha lmiyet, le «repas du mort». Ce repas comporte des ingrédients obligatoires, c'est-à-dire nécessaire à la confection d'un repas courant, bouillie ou couscous : semoule de blé, huile d'olive, oignons, sel et morceau de graisse. On peut, selon ses possibilités, ou son bon désir, pour faire plaisir au mort, ajouter d'autres produits : pois chiches, fèves, œufs, viande séchée et salée, etc. A l'heure de la prière du crépuscule (maghreb), période à laquelle, selon la croyance populaire, le mort reprend vie dans sa tombe, on dépose les ingrédients sur la tombe, en disant au mort : «voilà ton souper !» On peut aussi, au lieu de se rendre au cimetière, poser les ingrédients sur le toit de la maison où a vécu le défunt, en prononçant également la formule : «voilà ton repas.»