Thèmes n Les fondements juridiques de la question sahraouie, le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, les violations massives des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires occupés … Ces questions cruciales figurent au menu des travaux de la Conférence internationale des villes jumelées et des villes solidaires avec les villes du Sahara occidental qui se tiennent depuis hier à Zéralda et dont la clôture est prévue pour cet après- midi. La conférence vise à arriver à «la déclaration d'Alger» des 352 élus locaux du monde répartis sur les 5 continents, dont une forte délégation algérienne formée de 120 élus locaux des 48 P/APC des chefs-lieux de wilaya, du mouvement associatif et des parlementaires. Une déclaration qui appellera forcément à l'encouragement de la résistance pacifique des populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental, et à dénoncer la spoliation systématique des richesses naturelles du Sahara occidental par le Maroc et la situation des réfugiés sahraouis. Une situation grave dénoncée par les multiples interventions des élus du monde baptisés «Amis de la solidarité» par le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), Mahraz Lamari, initiateur de la conférence en collaboration avec la commune d'Alger-centre. «Le Maroc continue d'adopter une stratégie de fuite en avant, ignorant une réalité historique établie et maintes fois confirmée», a souligné le président du Cnasps. Et d'ajouter : «Les autorités marocaines s'entêtent à vouloir détourner la volonté des Nations unies exprimée clairement dans les différentes résolutions du Conseil de sécurité qui ont confirmé le principe du droit des peuples à l'autodétermination et soutenu les aspirations légitimes du peuple sahraoui.» Il a rappelé la responsabilité qui incombe au Conseil de sécurité de l'ONU d'assurer la protection des Sahraouis dans les territoires occupés, de mettre fin au pillage des ressources naturelles et d'élargir le mandat de la Minurso. Pour sa part, Abdelkader Ettaleb Omar, le Premier ministre sahraoui, a dénoncé la répression marocaine, contraire aux principes internationaux des droits de l'homme et au droit à la liberté d'expression. «Le développement de cette politique s'est traduit par l'arrestation de militants sahraouis et leur présentation au tribunal militaire parce qu'ils ont rendu visite à leur famille dans les territoires libérés et les camps de réfugiés et l'exil de Aminatou Haïdar de son pays juste pour avoir mentionné sur sa carte d'embarquement à l'aéroport, le terme «Sahara occidental», a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour la libération des détenus politiques, à faire connaître au monde le sort des disparus tout en ouvrant la région devant les observateurs internationaux des droits de l'homme et de permettre à Aminatou Haïdar qui est à son 28e jour de grève de la faim, de regagner son pays. «Des procès truqués et scandaleux» n Un député-maire français a tenu à exprimer son soutien total à la question sahraouie, malgré, a-t-il dit «l'amitié entre Sarkozy et le roi du Maroc». Il a annoncé aussi que les villes jumelées ont des actions financières communales pour financer des avocats chargés de défendre les militants sahraouis dans les procès engagés à leur encontre. Des procès qualifiés de «truqués et de scandaleux» par l'intervenant. «Il convient d'engager les meilleurs avocats pour défendre les militants et résistants sahraouis et les défenseurs des droits de l'homme», a-t-il soutenu. Pour lui, l'ONU doit être respectée. «Pour qu'elle soit respectée, il faut que toute sa composante formée d'Etats membres et financeurs respecte le droit international», a-t-il repris. Rappelant que son pays est membre financeur ayant un droit de veto «avec en plus, une particularité que la France soit très amie avec le Maroc à tel point que Sarkozy compterait passer Noël au Maroc à l'invitation du roi», a-t-il encore précisé, considérant que cette amitié ne devrait aucunement être un handicap pour le règlement du conflit du Sahara occidental. «Une plaie qui saigne» n Le sénateur belge, Pierre Gallant, président de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui, a réaffirmé le soutien total de l'Europe au peuple sahraoui, «Entre l'Europe et l'Afrique, il y a deux grandes plaies qui saignent, celle de la question palestinienne et celle de la cause sahraouie. Nous n'avons rien contre le Maroc pour autant qu'il respecte le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même et à s'exprimer à travers un référendum d'autodétermination.»