Une rencontre cinématographique organisée en hommage au cinéaste disparu Ahmed Lallem s'est ouverte, hier, samedi, au théâtre de Sétif en présence de membres de la famille de l'artiste et de personnalités du 7e art algérien. Cette manifestation, organisée par le comité des fêtes de la ville de Sétif avec la collaboration du Centre national du cinéma et de l'audiovisuel, a débuté par l'ouverture, à la salle des fêtes du parc de loisirs, d'une exposition retraçant le parcours artistique de ce cinéaste décédé en octobre dernier. Très apprécié par la famille des cinéastes qui y a vu une occasion de faire connaître ou de rappeler l'apport d'Ahmed Lallem au cinéma algérien, cet hommage a néanmoins été jugé «tardif» par bon nombre de figures du cinéma qui ont assisté à la rencontre. Le comédien Sid Ali Kouiret et le réalisateur Saïd Hilmi ont saisi cette occasion pour déplorer «cette habitude qui veut que l'artiste algérien ne soit honoré qu'une fois sous terre». Ces deux grandes figures du cinéma algérien ont souligné que l'artiste, «pour mieux donner et promouvoir la culture de son pays, a besoin d'être reconnu, honoré et estimé de son vivant». L'ouverture de cette rencontre-hommage qui s'étalera sur deux jours a été également marquée par la projection du film Elles qui traite de la question de l'émancipation de la femme algérienne, un sujet cher au cinéaste, à travers un débat sur ce thème avec des lycéennes. Le film Zone interdite qui raconte le quotidien d'une vieille femme, dans une région déclarée zone interdite durant la Guerre de Libération nationale, a été programmé dans la soirée. Des séances débat autour des films Les Algériennes, trente ans après et Barrières, autres œuvres de Lallem, sont également au programme de cette rencontre, ainsi que des conférences et des tables rondes animées par des figures du cinéma et de la culture, comme Aberrahmane Bouguermouh, Mohamed Chérif Ghebalou et Nasreddine Guenifi. Natif de la wilaya de Sétif en 1940, le réalisateur et moudjahid Ahmed Lallem, considéré comme un pilier du cinéma algérien, avait rejoint les rangs de l'Armée de Libération nationale (ALN) comme reporter de guerre dans les régions frontalières avec la Tunisie. Après l'indépendance, il a poursuivi des études de cinéma en France, avant de travailler comme stagiaire à la télévision de l'ex-Yougoslavie, à Belgrade, pour rejoindre ensuite l'école de cinéma en Pologne. Les films Elles, Zone interdite, Barrières et Les Algériennes, trente ans après constituent l'essentiel de sa filmographie.