Incohérence n Il y a un grand écart entre l'enseignement dispensé dans les universités algériennes et la demande des entreprises économiques en matière de compétence et de ressources humaines. C'est le constat auquel sont parvenus des experts en la matière lors d'une rencontre débat au forum d'El Moudjahid. Invité récemment pour débattre de la problématique de l'orientation scolaire et universitaire et sur les métiers d'avenir, Mohamed Chérif Belkassam et Abderahmane Mouffok, respectivement directeur de l'Ecole nationale de gestion (ENG), et directeur de l'Institut de productivité et du développement économique (Inpde), estiment que nos institutions éducatives de cycle primaire à l'université ont tout à revoir pour adapter le système éducatif aux besoins économiques et aux exigences du marché du travail. «Il y a un manque de réalisme. Nous sommes encore dans l'ancien système, bâti sur une vision bureaucratique et administrative»,déplore M. Belkassem en estimant que les cursus offerts par le département de l'enseignement supérieur en majorité, ne correspondent pas à la demande des entreprises économiques. Lui emboîtant le pas M. Mouffok estime que le moment est venu de rompre avec le système administratif qui régit nos universités. Il préconise que l'entreprise change également. «Il y a une nécessité de textes qui doivent permettre à l'université de s'ouvrir sur le monde. Idem pour les entreprises. Les deux experts estiment qu'il y a un large fossé entre l'offre et la demande. Les cursus proposés par l'enseignement supérieur ne correspondent pas toujours à la demande économique. Pour les experts, il y a lieu de revoir la logique du management de l'université en associant tous les acteurs sociaux comme toutes les organisations patronales et les associations des parents d'élèves. «Le management moderne est inconciliable avec toute fermeture sur l'environnement», soulignent-ils. Tout système fermé est donc voué à l'échec. Par ailleurs, les deux conférenciers ont soulevé que l'université devrait être une entreprise. C'est-à-dire qu'elle doit être productrice, comme une entreprise économique, de résultats. Son système de rémunération et d'évaluation des performances doit être également géré par les approches managériales modernes.