Résumé de la 22e partie n Aïcha profite de ce que l'ogresse dort pour s'enfuir de la maison. ses sœurs, trop stupides, ont préféré rester. L'ogresse finit par se réveiller. En dépit de l'âne qu'elle vient de manger, elle est encore affamée. Il est temps, se dit-elle, de dévorer les filles. Celles-ci la voient arriver. — ma tante, as-tu bien dormi ? — oui ! — tu dois avoir faim ! Elle les regarde et se lèche les babines. — ah, oui, j'ai très faim ! Elle retourne sur ses pas. Les filles la suivent. — Où vas-tu ? — Verrouiller la porte ! répond l'ogresse. — Mais pourquoi verrouiller la porte ? — Pour que vous ne vous enfuyiez pas ! — Et pourquoi crains-tu que nous fuyions ? — Parce que je vais vous manger. Les filles s'affolent. — Aïcha avait raison ! Mais c'est trop tard pour le reconnaître : l'ogresse se jette sur la première, l'aînée, la plus stupide de toutes, elle n'en fait qu'une bouchée... Cependant, Aïcha court, éperdument. Comme il y a un clair de lune, on voit comme en plein jour. Elle pense à ses sœurs et elle a les larmes aux yeux. Elle lève les yeux au ciel : — Lune, lune, brillante comme l'argent, qu'advient-il de mes pauvres sœurs ? C'est alors qu'une voix, venant on ne sait d'où, lui répond. — L'ogresse vient de dévorer l'aînée ! Aïcha pleure mais continue sa course. Un moment après, elle lève de nouveau la tête au ciel. — Lune, lune, brillante comme l'argent, qu'advient-il de mes sœurs ? — L'ogresse vient de manger la seconde ! Et ainsi de suite jusqu'à la sixième. Aïcha, court, tombe, se relève et reprend sa course. Elle lève les yeux et interroge : — Lune, que fait l'ogresse ? — Elle te cherche... Aïcha court, court, puis reprend : — Que fait l'ogresse ? — Elle part à ta recherche... Elle a repéré tes traces et elle te poursuit ! La jeune fille court, court... — Où est l'ogresse ? — Elle est sur le point de te rattraper ! Aïcha se sent perdue. — Cours, cours, dit la voix, l'ogresse est très proche. La jeune fille entend son souffle. Elle se met à trembler, elle n'a plus la force de continuer. «Mon Dieu, je suis perdue !» (à suivre...)