Résumé de la 33e partie n Aïcha a juste eu le temps de s'enfuir : l'ogresse a commencé à manger ses sœurs qui ont refusé, par stupidité, de la suivre. La jeune fille court, éperdument. Comme c'est le clair de lune, on y voit comme en plein jour. Elle pense à ses sœurs et elle a les larmes aux yeux. — Mon Dieu, mon Dieu, dit-elle à haute voix qu'advient-il de mes pauvres sœurs ? C'est alors qu'une voix, venant d'on ne sait où, lui répond. — L'ogresse vient de dévorer l'aînée ! C'est peut-être la lune qui lui a parlé, à moins que ce ne soit quelque esprit bienveillant. Aïcha pleure mais continue sa course. Un moment après, elle dit de nouveau. — Qu'advient-il de mes sœurs ? — L'ogresse vient de manger la seconde ! Aïcha pleure mais ne s'arrête pas, allant toujours de l'avant. — Qu'advient-il de mes sœurs ! gémit-elle encore — Elle a mangé la troisième ! Elle court, elle court, à perdre haleine. — Qu'advient-il de mes sœurs ? Qu'advient-il de mes sœurs ! — Elle a mangé la quatrième Elle court, elle court... — Qu'advient-il de mes sœurs ! qu'advient-il de mes sœurs ! — Elle a mangé la cinquième... elle a mangé la sixième ! Aïcha tombe mais se relève et reprend sa course. — Que fait l'ogresse ? Que fait l'ogresse ? — Elle te cherche... Aïcha court, court, puis reprend : — Que fait l'ogresse ? — Elle part à ta recherche... elle a repéré tes traces et elle te poursuit ! La jeune fille court, court... — Où en est l'ogresse ? — Ses enjambées sont dix fois plus grandes que les tiennes, elle est sur le point de te rattraper ! Aïcha se sent perdue. — Cours, cours, dit la voix, l'ogresse est toute proche. La jeune fille sent son souffle. C'est alors que le matin pointe. Aïcha arrive devant une grotte à l'entrée de laquelle se trouve un gigantesque serpent. — O père serpent, dit-elle, laisse-moi me cacher dans ta grotte. Une ogresse qui vient de dévorer mes sœurs, me poursuit. Elle est sur le point de me rattraper ! Le serpent a pitié d'elle. Il la laisse entrer. L'ogresse arrive peu après, haletant comme un soufflet de forge. L'odeur de la jeune fille la conduit devant la grotte du serpent. — Serpent, lui demande-t-elle, n'as-tu pas vu une jeune fille passer par là ? — Oui, dit le serpent, elle est partie par là. L'ogresse se retourne dans la direction indiquée. Le serpent se détend alors comme une flèche et la pique à la gorge, la tuant sur le coup. La jeune fille sort de la grotte, remercie le serpent, puis rentre chez elle où elle attend le retour de son père. (à suivre...)