Résumé de la 31e partie n Dans le conte recueilli dans la Vallée de la Soummam, c'est une ogresse qui entre dans la maison des sept filles... Elle paraît si grande et si monstrueuse que les filles poussent un cri de terreur. L'ogresse éclate de rire, découvrant des dents acérées. — N'ayez pas peur mes nièces, n'ayez pas peur ! — Nous ne savions pas que nous avions pour tante une ogresse, dit l'une des filles — Eh bien, dit l'ogresse, maintenant vous le savez, je suis venue, en l'absence de votre père, vous tenir compagnie ! — Tu ne nous mangeras pas, dit l'une des filles — Bien sûr que non, dit l'ogresse, a-t-on vu une tante manger ses nièces ? Vaquez à vos occupations jusqu'au déjeuner ! — Tu as dit que tu nous as apporté des crêpes, dit l'une des filles — Oui, dit l'ogresse ! Elle sort de sa poche des crêpes, toutes flétries et mouillées de sueur, et les pose dans un coin. — Vous les mangerez tout à l'heure ! Aïcha attire ses sœurs dans un coin et leur dit : — Il faut s'enfuir, elle va nous manger ! — Tu es bête, dit sa sœur aînée, c'est notre tante ! A-t-on vu une tante manger ses nièces? Elle veut insister mais ses sœurs la menacent. — Si tu continues à nous ennuyer, nous rapporterons à l'ogresse ce que tu nous dis et elle te mangera ! Aïcha ne dit plus rien, mais tandis que ses sœurs vaquent à leurs affaires, elle surveille attentivement l'ogresse. Elle finit par remarquer, à son agitation, qu'elle commence à avoir faim. Elle a une idée. — Ma tante, nous avons un âne qui est en train de brouter dans les champs. Tu ne veux pas aller voir s'il ne s'est pas échappé ? — Volontiers, ma fille, dit l'ogresse, j'y vais de ce pas ! L'ogresse sort. Aïcha se précipite aussitôt pour fermer la porte. — Qu'est-ce que tu fais ? demande sa sœur aînée — L'ogresse est sortie ! Je ferme la porte ! — Mais c'est notre tante, on ne peut pas lui refuser d'entrer ! — Elle va nous manger ! - Tu es bête ! A-t-on vu une tante manger ses nièces ? Aïcha se dit, désespérée, que ses sœurs sont trop stupides pour qu'elle arrive à leur faire comprendre quoi que ce soit. D'ailleurs, l'ogresse, dont on entend le souffle de loin, revient ! Elle pousse la porte et entre. — Hé les filles, votre âne s'est échappé ! — Ce n'est pas toi par hasard qui l'as mangé ? L'ogresse éclate de rire. — Ah, mes nièces, mes nièces, vous êtes des petites malignes ! (à suivre...)