Interrogations n Combien de handicapés ont accès à l'école ? Combien arrivent sur le marché du travail ? Comment font toutes ces personnes pour accéder aux soins nécessaires à la réadaptation et à leur rééducation ? Autant de questions posées par la présidente de la Fédération des associations des handicapés moteurs (FAHM), El-Mameri Atika, lors d'une conférence-débat qu'elle a animée hier au centre de presse d'El Moudjahid. «La situation des personnes handicapées est catastrophique à tous les niveaux, les témoignages des parents de handicapés sont accablants et les aides de la tutelle conjoncturelles», a-t-elle dénoncé. Et d'enchaîner : «Le sort des personnes handicapées n'est pas forcément lié à cette histoire de pension : ce sont des citoyens à part entière qui ont le droit de participer au développement et à l'édification du pays», a-t-elle martelé. Elle rappellera que conformément à la loi 02-09 du 08 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées, il est impératif de dépister précocement le handicap et assurer à cette frange de la population des soins spécialisés et une prise en charge adaptée. Cependant, elle révélera que depuis plus de trente ans, le nombre d'hôpitaux de réadaptation fonctionnelle n'a pas augmenté malgré l'augmentation des handicaps dus aux nombreuses catastrophes (inondations, séismes, accidents de la route). Pis encore, elle relèvera beaucoup de dysfonctionnements au niveau des structures sanitaires. «Pour hospitaliser un handicapé il n'y a pas de personnel formé et affecté au nursing (toilette, habillage, repas), c'est la famille de la personne handicapée qui est souvent mobilisée 24/24 h sur une période pouvant atteindre une année. Des enfants atteints d'infirmité motrice cérébrale et qui nécessite des soins de rééducation fonctionnelle sont généralement portés par leurs mamans et ballottés d'un service à l'autre, très souvent d'un bout à l'autre de la ville, et d'un spécialiste à un autre». Ce n'est pas tout : pour les enfants atteints de myopathies, les familles ont relevé l'absence de services de réadaptation fonctionnelle prenant en charge les séquelles de cette maladie. Elles recommandent à cet effet aux services de réadaptation existants de prendre en charge ces malades et ceux atteints d'infirmité motrice cérébrale car, dira-t-elle, actuellement ces services pratiquent dans la réalité une discrimination grave en direction de ces malades. Le nombre des personnes handicapées est de l'ordre de 1,6 million, selon l'Office national des statistiques - 3 millions selon la FAHM - avec 32 600 cartes de handicapés délivrées. De son côté, Sabrin Hocine, membre de la FAHM, a présenté une étude élaborée par cette association sur un échantillon de 200 enfants handicapés dans le milieu scolaire. Résultat : d'énormes difficultés auxquelles est confrontée cette frange de population ont été relevées. Il s'agit notamment d'absence d'auxiliaire scolaire, d'horaires adaptés, de classes au deuxième étage ... Tout cela a fait qu'un bon nombre de handicapés abandonne l'école. Pour rappel, la convention internationale des droits des personnes handicapées a été ratifiée le 12 mai 2009 par l'Algérie.