La veillée du mort est toujours observée, sauf lorsqu'il faut procéder, le jour même du décès, à l'enterrement. C'était le cas, autrefois, de personnes – qui mouraient au cours d'épidémies (peste, choléra, variole) – qu'on se pressait d' enterrer, par peur de propagation – dans la famille – de la maladie. En été également, quand il fait très chaud, on enterrer les morts surtout si le décès a lieu dans la matinée. Aujourd'hui, cependant, notamment dans la campagne, de plus en plus de villages s'équipent de cercueils-congélateurs qui permettent de garder le mort. La dépouille est généralement placée dans la plus grande pièce de la maison que l'on a, au préalable, dépouillée de ses meubles, pour faire de l'espace. Les miroirs (et, aujourd'hui, les écrans de télévision) sont recouverts de draps. On interprète cette habitude comme l'un des éléments du deuil, notamment pour ce qui est de la télévision qui doit rester éteinte au moins durant les trois premiers jours du deuil. Pour les miroirs, il est d'usage, du moins en Algérie, d'enlever les couvertures, une fois le mort emporté. En fait, si on couvre les miroirs et les écrans, c'est sans doute en rapport avec la croyance que les surfaces réfléchissantes reflètent ou peuvent refléter les âmes. L'âme du défunt continue à tourner autour des lieux familiers : on craint que si elle trouve une surface miroitante, elle s'y projette.