«les responsables savent-ils que je peux transmettre la typhoïde à ma famille?» Un troisième cas de peste septicémique a été enregistré, au niveau du service des maladies infectieuses, et mis en quarantaine. En effet, les porteurs du bacille de cette maladie redoutable sont des membres d'une même famille originaire de la wilaya d'Oran, apprend-on de source digne de foi et qui rendaient visite à leurs proches, au niveau de la commune déshéritée de Aïn Skhouna (98 km au sud du chef-lieu de la wilaya). Soulignons que toute la famille (9 personnes), actuellement, est placée en observation. Cette nouvelle a provoqué une panique au sein de la population. Beaucoup de citoyens ne nous ont pas caché leur désarroi et leur extrême inquiétude quant à une propagation de cette épidémie dans la ville de Saïda même. Soulignons aussi que la peste septicémique est une complication de la peste bubonique qui peut atteindre une faible proportion de patients. La forme septicémique (dissémination hématogène) est ainsi développée sans l'apparition de bubons. Il s'agit dans ce cas de la peste septicémique primaire réalisant un tableau gravissime, déterminant une atteinte multiviscérale susceptible d'infecter notamment les poumons. La peste septicémique peut ainsi se développer et atteindre le stade de la peste pulmonaire qui représente la forme la plus grave. Elle est très contagieuse et se transmet par voie aérienne. Sans traitement précoce, la peste pulmonaire est mortelle en moins de trois jours. Si la peste bubonique peut être traitée tout laisse penser que le sort des trois cas de peste septicémique est définitivement scellé. Rappelons que depuis 1984 à 1992, et selon des sources concordantes, 11.030 cas de peste humaine ayant causé 1201 décès ont été notifiés à travers le monde (soit de 1000 à 2000 cas et de 100 à 200 décès par an). Cela dit, la tournée que nous avons effectuée au niveau de certaines pharmacies, pour vérifier la disponibilité de certains antibiotiques, nous a édifié sur la non-disponibilité de ces antibiotiques, même cas pour la pharmacie de l'hôpital de Saïda. Un patient atteint de typhoïde, nous dira: «Pourquoi m'a-t-on demandé de quitter l'hôpital pour m'épargner la peste alors que les responsables savent que je peux transmettre la typhoïde à ma famille?» Affaire à suivre.