Résumé de la 40e partie n Le lendemain, les gens de Crowdean, très excités par cet assassinat dans leur quartier, affluent au tribunal pour en savoir plus… Ce fut ensuite au tour du médecin légiste qui, après avoir décliné ses titres, résuma son arrivée à la maison du meurtre, les résultats de son examen. — Avez-vous une idée de l'heure approximative de la mort, docteur ? — Je ne suis arrivé qu'à 15 heures un quart ; je la situe entre 13h 30 et 14h 30. — Ne pouvez-vous pas préciser ? — Non, cela m'est difficile. Au jugé, je dirais à peu près vers 14 heures, plutôt avant même. Mais l'âge, la santé... tant de facteurs jouent : — Vous avez pratiqué l'autopsie ? — Oui. — Cause de la mort ? — Poignardé avec une lame mince, très affilée ; du genre couteau à découper, par exemple. La pointe a pénétré... Suivaient des détails techniques, sur l'endroit exact où elle avait traversé le cœur. — La mort a-t-elle été instantanée ? — Quelques secondes au plus. — A-t-il pu crier, se débattre ? Impossible, vu l'état dans lequel il était. — Expliquez-vous, docteur. — Divers examens de laboratoire et tests sur ses viscères, m'ont porté à conclure qu'ayant été drogué, il devait être dans un état semi-comateux quand on l'a tué. — Et le nom de cette drogue, docteur, pouvez-vous nous le dire ? — Oui. De l'hydrate de chloral. — Selon vous, comment le lui a-t-on administré ? — Dans de l'alcool, sans doute. L'effet est presque instantané. — On appelle cela un «Mickey Finn», je crois, dans le milieu, fit le procureur à mi-voix. — Exact, dit le docteur. Il a dû le boire sans le moindre soupçon et quelques instants après s'écrouler, évanoui. — Et à votre avis, c'est inconscient qu'on l'a poignardé ? — J'en suis persuadé. D'où son masque paisible, et aucun signe d'une lutte quelconque. — D'après vous, quand on l'a frappé, depuis combien de temps avait-il perdu connaissance ? — Ça m'est difficile à dire. Voyez-vous, tout est fonction du métabolisme de chacun. En tout cas, depuis une demi-heure au moins et peut-être beaucoup plus. — Merci, docteur. Sauriez-vous nous dire si la victime s'était alimentée ? — Si par là vous voulez savoir s'il avait déjeuné, non certes. Il n'avait rien avalé depuis au moins quatre heures. — Merci, docteur Riggs. Ça sera tout. Le procureur parcourut la salle du regard. — L'audience, prononça-t-il est ajournée jusqu'au 28 septembre. Sur ce, les gens s'égrenèrent hors du prétoire. Toutefois, près de la porte, Edna Brent, venue avec les autres filles de l'agence Cavendish, hésitait à sortir. Tout le bureau avait congé pour la ma-tinée. Aussi, Maureen West l'interpella-t-elle. — Alors, Edna ? On va déjeuner au Blue-bird ? On a tout le temps. Toi, en tout cas. — Pas plus que vous, répondit Edna ulcérée. (à suivre...)