Contradictions n «D'un côté, on nous offre des locaux et de l'autre, on nous met des bâtons dans les roues en nous empêchant d'exercer une quelconque activité.» Réalisés dans le cadre du programme «Cent locaux professionnels pour chaque commune» lancé par le président de la République au profit des jeunes chômeurs à travers l'ensemble du territoire national, ces lieux bien que distribués depuis plusieurs mois et tous destinés à des activités purement professionnelles, ne sont toujours pas opérationnels à Beni Rached. Située au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, cette commune particulièrement rurale compte, à l'instar des autres localités de la wilaya, un nombre impressionnant de chômeurs parmi sa population locale répartie à travers toute sa superficie estimée à 102,51 km2. Tout comme les autres prétendants aux éventuels postes d'emploi que nous avons rencontrés un peu partout dans d'autres communes, ceux de Beni Rached relatent, de leur côté, avec amertume, leur chômage, leur misère et leur impatience qu'ils vivent au quotidien. «Ma fhemna oualou fi hadh el-bled (nous n'avons rien compris dans ce pays). D'un côté, on nous fait bénéficier d'un local professionnel dans le cadre du programme initié par le président de la République, ce qui nous a fait rêver et nous a rassurés car nous attendions cela depuis longtemps, et d'un autre côté on n'arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues en raison des nombreuses difficultés administratives auxquelles nous sommes confrontés. Pour que chacun de nous puisse exercer un quelconque métier au sein de ces locaux, il lui faut bien évidemment de l'argent. C'est pourquoi, nous nous sommes rapprochés de certaines banques pour un éventuel prêt afin de financer nos projets, mais toutes nos démarches auprès de ces établissements financiers n'ont abouti à aucun résultat. A chaque fois les dossiers fournis comportant pourtant toutes les pièces administratives demandées, sont inexplicablement rejetés. Entre-temps, nous chômons toujours et pis encore, les retards relatifs au payement du loyer mensuel des locaux en question s'accumulent au fil des années. Alors que nous croyions au départ que tous nos problèmes socioprofessionnels allaient être définitivement résolus avec l'attribution de ces locaux, nous nous rendons compte aujourd'hui, que nous nous sommes mis dans un fichu pétrin», lancent enfin de nombreux jeunes bénéficiaires de locaux professionnels à Beni Rached.