Interdiction n Environ 300 militants français ont débuté, hier soir, un sit-in devant l'ambassade de France au Caire pour protester contre l'interdiction par les autorités égyptiennes d'une marche vers Gaza. Au total, 1 400 militants de 43 pays avaient annoncé la semaine dernière leur intention d'organiser cette marche à partir de Rafah, ville à cheval sur l'Egypte et la bande de Gaza, pour marquer le premier anniversaire de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien. Mais les autorités égyptiennes leur ont opposé lundi dernier une fin de non-recevoir. Les militants français étaient rassemblés, hier soir, devant l'ambassade de France dans l'attente des cars qui devaient les conduire à Rafah, quand l'agence de voyages les a informés qu'ils ne viendraient pas. «L'agence de voyages avec laquelle nous avions conclu un contrat vient de nous dire qu'elle ne peut envoyer les cars du fait qu'elle n'avait pas l'autorisation des autorités égyptiennes», a affirmé une organisatrice de la marche. Assis à même le sol, les militants ont bloqué dans les deux sens l'Avenue Charles-de-Gaulle, sur laquelle donne l'ambassade. «Palestine vivra ! Palestine vaincra !» ont-ils scandé. En fin de soirée, ils ont dressé des tentes devant l'ambassade où ils envisageaient de passer la nuit. «Nous ne bougerons pas tant que nous n'aurons pas nos bus», a affirmé l'un d'eux. La marche devait débuter le 28 décembre. Les organisateurs ont précisé que des militants d'autres nationalités avaient également l'intention de partir dès ce lundi pour Rafah. Samedi, ils avaient exhorté dans une lettre ouverte le Président égyptien, Hosni Moubarak, à intervenir en leur faveur. Par ailleurs, un convoi d'aide destinée à la bande de Gaza, qui tente de s'y rendre via un port égyptien sur la mer Rouge, dans ce territoire palestinien sous blocus, était bloqué hier en Jordanie après le refus du Caire de le laisser passer. Les membres du convoi - mené par un député britannique - espéraient cependant toujours convaincre l'Egypte, grâce à une médiation de la Turquie, de les laisser accéder au port de Noueiba, la voie la plus directe pour Gaza. «Nous sommes toujours coincés à Aqaba, en attendant une solution à ce problème qui a été malheureusement causé par l'Egypte», a déclaré le porte-parole du convoi. «Nous avons dit aux Egyptiens que nous n'essayions pas de les défier et les avons exhortés à nous aider mais ils ont refusé», a-t-il ajouté. Le convoi, environ 250 camions chargés de nourriture et de matériel médical en provenance d'Europe, de pays arabes et de Turquie, est arrivé jeudi à Aqaba, en provenance de Syrie, pour tenter de rallier Noueiba en ferry. Mais l'Egypte a indiqué que l'entrée sur son territoire pouvait seulement se faire par Al-Arich (Méditerranée). Cela rallongerait considérablement le trajet du convoi qui devrait alors contourner la péninsule du Sinaï, et passer par le Canal de Suez avant d'atteindre la côte méditerranéenne.