Bilan n La téléphonie mobile a explosé dans notre pays en l'espace de 9 ans, caractérisés par la réalisation de grands progrès, toutefois, des retards sont également constatés. En 2000, il n'y avait qu'un seul opérateur téléphonique en Algérie. Ce dernier a bénéficié de facilitations accordées par les pouvoirs publics lors de son déploiement dans notre pays. Les tarifs à cette époque n'étaient pas à la portée de tout le monde, vu l'absence de concurrents. La deuxième période allant de 2004 à 2007 était, quant à elle, caractérisée par l'entrée en scène de deux autres opérateurs qui ont eu de grandes difficultés à se déployer sur le territoire. L'entrée sur le marché de ces deux concurrents a cassé les prix. La troisième période, allant de 2007 à 2009, a été caractérisée par les grands progrès réalisés en matière de pénétration de la téléphonie mobile, laquelle a atteint près de 86%, soit plus de 29 millions d'abonnés. «Ce grand taux de pénétration est fantastique : même nos voisins marocains et tunisiens, qui nous ont précédés en matière de téléphonie mobile, n'ont pas réalisé un taux pareil», a déclaré Ahmed Hamou, ex-cadre des P et T et expert en télécommunications, lors d'une journée de formation destinée aux journalistes et qui a eu lieu à l'institut de Nedjma à Birkhadem. Lors de cette période, les trois opérateurs ont pu couvrir près de 95% du territoire national. L'explosion de la téléphonie mobile dans notre pays a eu des retombées positives, notamment sur la formation des travailleurs. En effet, 10 000 cadres et employés ont été formés par les trois opérateurs téléphoniques en Algérie, en plus de la création de dizaines de milliers de postes d'emploi. Toutefois, des retards sont constatés dans ce secteur stratégique. Il s'agit notamment des retards en matière de législation et de réglementation qui n'ont pas su s'adapter aux nouvelles exigences que demande l'explosion des moyens de communication. Le deuxième retard concerne l'insatisfaction de certains besoins. Il s'agit principalement de la portabilité des numéros et l'itinérance nationale. Pour certains usagers, le numéro téléphonique représente un fonds de commerce. Ainsi, beaucoup d'entre eux souhaitent garder le même numéro dans le cas où ils changeraient d'opérateur. La portabilité du numéro est possible techniquement. Toutefois, l'opérateur dominant est contre cette procédure. L'itinérance nationale (roaming national) est une autre technique qui assure à l'usager, quel que soit l'opérateur auquel il est abonné, la continuité du service si pour diverses raisons le réseau de son opérateur n'est pas en mesure d'assurer le service, tel que dans les zones non couverte. L'opérateur dominant est également contre ce procédé. Selon M. Hamou, 2010 marquera une nouvelle étape pour la téléphonie mobile en Algérie. Il s'agit, selon lui, d'une migration massive des abonnés de l'opérateur dominant vers les deux autres opérateurs. «Il est nécessaire aujourd'hui d'insérer les bases d'une stabilité du marché fondée notamment sur le rééquilibrage des parts de marché entre les opérateurs pour une concurrence loyale», a conclu M. Hamou.