Coopération n La seule coopération que les Egyptiens ont apportée à la science des fouilles se résume au nombre de brouettes de sable transportées par leurs travailleurs au niveau du site… Outre de brûler publiquement notre drapeau, de nous traiter de terroristes, de cochons même et de nous abreuver quotidiennement d'insultes sur leurs chaînes satellitaires, leur défaite face à notre équipe nationale leur reste en travers de la gorge. Les Egyptiens dont l'orgueil n'a plus de limites ont, peut-être, besoin aujourd'hui plus que jamais qu'on leur rappelle un certain nombre de petites choses. Pas toujours à leur avantage : puisqu'ils prétendent être «Oum Eddounia» (la mère du monde) qu'ils nous expliquent d'abord pourquoi ils ont été incapables pendant 4000 ans de traduire les hiéroglyphes qui content l'histoire de leurs Pharaons et qu'il a fallu qu'un Français le fasse à leur place au XIXe siècle, Champolion pour ne pas le nommer. Où étaient pendant tout ce temps leurs savants, leurs historiens et leurs érudits ? Qu'avaient-ils de mieux à faire ? Qu'ils nous expliquent ensuite – nous sommes capables de le comprendre – pourquoi ce sont toujours des experts européens qui mènent les fouilles dans la vallée des Rois. Jusqu'à preuve du contraire, ce sont eux qui ont mis au jour toutes les découvertes enfouies sous le sol et avec lesquelles les enfants d'Egypte ont créé toute une industrie à l'usage des touristes. Pièces d'or, amphores, momies, sarcophages, tombeaux et illustres ou anonymes ; chambres funéraires, livres des morts, dieu Amour, tous les objets qui peuplent le musée du Caire ont été trouvés par des chercheurs étrangers auxquels on doit la création d'une nouvelle science, l'égyptologie et surtout l'interprétation exacte de tous les vestiges abandonnés par les anciens. Et c'est encore un étranger, un Anglais, cette fois, du nom de Carter qui exhumera la plus fameuse tombe de pharaon, celle de Toutankhamon. C'est, enfin, dans un laboratoire étranger que les restes de cette célèbre momie seront sauvées. Le linceul qui la recouvrait sera rendu comme neuf, grâce à des procédés supersophistiqués. Les sommités médicales appelées à son chevet feront un bilan général de son état et analyseront même les maladies dont souffrait leur auguste défunt. La seule coopération que les Egyptiens ont apportée à la science des fouilles se résume au nombre de brouettes de sable transportées par leurs travailleurs au niveau du site et à la … qualité du thé servi aux chercheurs européens et américains. Un détail de poids cependant : une bonne partie des trésors archéologiques de l'Antiquité égyptienne décore la plupart des musées occidentaux et même de très riches demeures de l'aristocratie anglaise. A notre connaissance aucun musée n'a été caillassé par les enfants du Nil, aucun conservateur n'a été injurié, menacé ou lynché. L'obélisque qui trône aujourd'hui en plein Paris ressemble, à s'y méprendre, à un butin conquérant enlevé par le général Napoléon au pays du Nil. Pas un seul Egyptien n'a tenté à l'époque de le dissuader et encore moins de lui barrer la route. Alors «Oum Eddounia» à d'autres, s'il vous plaît.