Résumé de la 1re partie n Dans la chaleur étouffante du désert, deux femmes ? Tin Hinan et sa servante Takama ? avancent, torturées par la soif. Takama s?arrête. Le sol n?est plus aussi chaud que tout à l?heure et, à la place du sable, il y a des petits cailloux. Il lui semble même ressentir une certaine fraîcheur, voire de l?humidité. ? Les alluvions d?un oued, dit-elle. Tin Hinan, qui commence à se sentir mal, murmure : ? Tu en es sûre ? ? Oui, maîtresse, nous pourrons boire bientôt ! Elle va fouiller dans l?un des sacs accroché au dos d?un chameau et retire une petite pelle, puis elle s?agenouille et se met à creuser. Au fur et à mesure que le trou prend de la profondeur, la terre se fait plus humide puis, comme par enchantement, l?eau apparaît au fond. Takama creuse encore, élargit le trou, puis elle court chercher une outre qu?elle plonge dans le puisard. En riant, elle tend la peau de chèvre qui dégouline d?eau à sa maîtresse. ? Prends, bois ! Tin Hinan ne se le fait pas répéter deux fois. Elle prend l?outre et boit à longs traits. L?eau n?est pas très claire, elle est même trouble et mélangée de sable, mais combien elle est douce pour son gosier asséché ! Après avoir bu, elle tend l?outre à Takama. ? Bois, toi aussi ! La jeune femme boit vite, car il faut penser aux bêtes qui, à la vue de l?eau, commencent à s?agiter. C?est qu?elles n?ont pas bu depuis plusieurs jours et elles ressentent, elles aussi, les affres de la soif. Takama va remplir un nombre indéterminé de fois son outre et faire boire les chameaux. Les chameaux ? en fait il faut parler de dromadaires, puisque c?est cette espèce à une bosse qui existe au Sahara ? peuvent absorber, en une seule fois, plusieurs dizaines de litres d?eau. Cette eau, ingurgitée en grandes quantités, est conservée dans leur panse, ce qui leur permet de résister à la soif pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. La bosse ne contient pas d?eau, mais de la graisse. Quand les voyageurs s?égarent dans le désert et qu?ils risquent de mourir de soif, ils égorgent une bête, l?éventrent et récupèrent l?eau contenue dans la panse? Après avoir abreuvé leurs bêtes, les deux femmes remplissent les outres en leur possession. Elles ne savent pas combien de chemin il leur reste à parcourir, bien qu?elles soient persuadées qu?elles ne sont guère loin de leur destination, mais il vaut mieux prendre des précautions. L?eau les ayant revigorées, elles reprennent la route. Elles ne songeront à se reposer que lorsque la nuit sera tombée. La nuit, leur a-t-on dit, il ne faut pas s?aventurer dans le désert qui devient le domaine des kel essouf, les génies et les démons. (à suivre...)