La plupart des saints possèdent des mausolées. Certains ne sont que des édicules, petite construction, de quelques mètres carrées, surmontée d'un toit ou d'une coupole, ou alors un grand ensemble, avec des salles de prières, des salles de cours et parfois même des bibliothèques où sont conservés de précieux manuscrits, qui font partie de notre patrimoine culturel et spirituel. Certains mausolées sont aussi de véritables joyaux architecturaux. C'est le cas du mausolée de Sidi Boumediene (Abû Madyan des lettrés), à Tlemcen. C'est dans le hameau d'el-Eubbad, non loin de Tlemcen, que se trouve le mausolée du saint. Autour de la tombe du saint se dresse un magnifique ensemble architectural : coupole édifiée sur la tombe, mosquée au minaret de quatre-vingt-douze marches, cours, bassins. Il y a aussi l'école, la médersa où il a enseigné et où des maîtres célèbres ont enseigné. Sidi Boumediene impressionne surtout par son ornementation : lambrissage de faïence multicolore, bois des portes sculpté, combinaisons géométriques, inscriptions en caractères coufiques, vitraux des fenêtres tamisant dans un bain de couleurs la lumière du jour… Du minaret, on découvre un paysage magnifique noyé dans la verdure. Au Nord s'étend ce qui reste de l'ancien Eubbad, à gauche se trouvent les restes du mausolée de sidi Brahim at-Tayyar, «le volant», mort à la fin du XIIIe siècle, à gauche celui de Mohammed es-Senouss, mort à la fin du XVe siècle. Au loin, on aperçoit les toits et les minarets de Tlemcen.